Un virus aurait �t� d�cel� chez les parturientes de la clinique Sbihi ces derniers jours, selon la rumeur qui ne cesse de peindre en noir, � tort ou � raison, cette unique �tablissement hospitalier sp�cialis� de la wilaya de Tizi-Ouzou. La rumeur que nous avons tenu � v�rifier doublement, aupr�s de la direction et des m�decins, s�est r�v�l�e fausse. Il s�agirait d�une agitation cyclique, depuis une dizaine d�ann�es, visant, par l�interm�diaire de certains relais, � d�stabiliser cette institution irrempla�able du secteur public au profit des cliniques priv�es d�apr�s la directrice qui confirme avoir entendu la m�me rumeur avec, soi-disant, la mort de parturientes, soulignant, par ailleurs, qu�elle co�ncide avec une forte augmentation de l�activit� de son �tablissement g�n�r�e par un changement radical de l�infrastructure et de l��quipement, et ce, aux d�pens des cliniques priv�es. �Si par le pass�, dans les conditions d�plorables � plus d�un titre, nous n�avons enregistr� aucun virus, ce n�est s�rement pas maintenant avec les transformations subies par l��tablissement que pareil ph�nom�ne peut surgir�, souligne la directrice. Il s�agirait plut�t de maladies nosocomiales et d�infections pr� ou postnatales contract�es � l�ext�rieur de l��tablissement dont la fonction, rappelle-t-elle, ne se limite pas aux accouchements, il assure des hospitalisations pour les maladies gyn�cologiques. Ce genre de maladies, ajoute la m�me source, surgit dans tous les �tablissements hospitaliers � travers le monde, la norme universelle de tol�rance est de 14% et la cote d�alerte � partir de ce seuil, nous en sommes encore loin, affirme-t-elle sans avancer un chiffre pr�cis, les statistiques trimestrielles n��tant pas encore pr�tes. Mais d�s le premier signe, c�est la d�sinfection automatique. Le virus est d�menti du c�t� des m�decins �galement qui signalent en revanche un taux d�infection plus �lev�s que d�habitude, des parturientes sorties reviennent avec des infections, d�autres sont constat�es sur place. Pour les m�decins qui ne se prononcent pas encore sur le ou les origines, attendant les r�sultats des pr�l�vements effectu�s, il ne s�agit ni de minimiser ces infections ni de les grossir, elles sont l�, plus �lev�es que d�habitude, il faut donc en chercher la ou les causes. Mais, soulignent-ils, l�essentiel est ailleurs, dans l�insuffisance de gyn�cologues obst�triciens qui, face au m�pris dont ils sont l�objet, d�missionnent les uns apr�s les autres ou, dans le meilleur des cas, quittent l��tablissement � la fin de leur service civil, la clinique se vide, une dizaine sont d�j� partis, les gardes sont assur�es par les gyn�cologues de la p�riph�rie. La direction les rejoint sur ce point, elle se montre pr�occup�e par les d�parts de gyn�cologues et le vide qui se cr�e dans ce sillage. Bient�t il ne restera que deux sp�cialistes pour un �tablissement qui, en plus des parturientes de la wilaya, re�oit des �vacuations de B�ja�a, Bouira et Boumerd�s. Et que faire lorsque trois urgences tombent en pleine garde avec un seul m�decin ? Les cliniques priv�es sont, dans ce cas, l�unique secours en l�absence d�un service de maternit� au niveau du CHU. A entendre les responsables de la clinique Sbihi, le service de maternit� ouvert, il y a quelque temps au niveau de l�Hopital Belloua, sur les hauteurs au nord de Tizi-Ouzou, est trop �loign� pour les urgences, il ne fonctionnerait m�me pas pour les accouchements en d�pit du fait qu�il est dot� de quatre ma�tres assistants et de nombreux r�sidents. Les vrais probl�mes consistent, d�apr�s les m�mes interlocuteurs, � doter la clinique Sbihi, unique �tablissement de gyn�cologie obst�trique dans la wilaya, d�une �quipe stable � motiver par un salaire cons�quent et � cr�er un service de maternit�, proche de la p�diatrie, au sein du CHU Nedir- Mohamed afin de permettre � la clinique Sbihi de s�occuper uniquement des accouchements. Par ailleurs, les dipl�m�s de la facult� de m�decine choisissent de faire une ann�e de service civil � Tamanrasset plut�t que quatre ans � Tizi-Ouzou quant � la r�gulation des cas urgents entre la clinique et le service de maternit� du Belloua, cela rel�ve des pr�rogatives de la DSP, nous r�torque-t-on de m�me source. A l�exemple de nombreux service du CHU, la clinique Sbihi est m�connaissable pour les habitu�s des lieux, le marbre, la fa�ence, le faux-plafond, les climatiseurs, la propret� apparente font penser aux �tablissements europ�ens similaires, les commodit�s autrefois int�gr�es dans les salles sont d�sormais isol�es en blocs sanitaires flambants neufs mais qu�en est-il, c�t� accueil, prise en charge des malades, prestation de services au plan m�dical et param�dical� L�, les r�criminations habituelles n�ont pas tout � fait disparu mais elles se font de loin moins nombreuses et moins fr�quentes. Ce qui est �vident, c�est la surcharge des salles de cinq � sept lits chacune o� les parturientes sont parfois � deux dans le m�me lit et parfois par terre, notamment durant le mois d�ao�t dernier. Cet �t�, l��tablissement a enregistr� jusqu�� quinze c�sariennes par jour , selon le responsable administratif. Il est temps que la tutelle s�avise, au moins, � lui affecter une bonne �quipe pour faire face � l�important volume de travail qui d�passe les capacit�s de l�infrastructure et du personnel m�dical et param�dical.