La diffusion de la rencontre des matchs barrages du Mondial-2014 Burkina Faso-Algérie sur la chaîne algérienne continue de faire couler beaucoup d'encre. Si certaines voix, pourtant algériennes, ont dénoncé cette position courageuse de la télévision algérienne, d'autres ont salué cette initiative qui leur a permis de suivre un match pas comme les autres. Si beaucoup de nos concitoyens possèdent des abonnements de la chaîne dite Al-Jazeera sport, ce n'est pas le cas des autres Algériens qui n'ont pas les moyens de s'y abonner. L'Algérie, ce n'est pas un quartier, une ville ou une wilaya, mais un pays de 36 millions de personnes, environ. Jusqu'à quand devrions-nous subir ces chantages qui nous viennent de cette petite bourgade de Doha qui, non contente de proposer un prix faramineux, va jusqu'à exiger l'ouverture d'un bureau d'Al-Jazeera à Alger. Et pourtant, il s'agit d'un match qui concerne en premier lieu les Algériens, qui eux, au moins, connaissent et apprécient le football à sa juste valeur. Ceci nous amène à remettre en cause la manière dont sont cédés les droits de retransmission des rencontres pour la partie qui nous intéresse, à savoir le Maghreb. Il en est de même pour le Moyen-Orient dont les droits sont eux aussi détenus par les Qataris. Lundi, les Egyptiens qui affrontaient les Ghanéens chez eux, à Accra, ont suivi le pas des Algériens en diffusant le match sans pour autant bénéficier des droits de transmission. Les Pharaons se sont rangés aux côtés des Algériens pour casser ce monopole d'Al-Jazeera qui ne dit pas son nom. Entretemps, la Confédération africaine et la Fédération internationale ne font qu'observer pour ne pas gêner les investissements de ce pays qui se croit tout permis, allant jusqu'à essayer de priver des millions de téléspectateurs d'un rendez-vous historique. C'est ce pouvoir de l'argent, cette nouvelle forme de capitalisme, que nous remettons en cause. Si droit il y a, que les intérêts des pays qui produisent le spectacle soient sauvegardés, le foot n'étant pas le gaz...
