On aura sans doute remarqué que les désordres au Moyen-Orient affectent surtout des pays musulmans où l'influence occidentale est grande dans les cercles dirigeants. Mais en principe, aucun pays arabe n'est à l'abri... On peut se demander pourquoi Israël lui-même est épargné. C'est parce qu'il s'agit de la «seule démocratie de la région», expliquent les sionistes - très drôle... Pourtant, beaucoup d'habitants de l'Etat voyou - juifs et non-juifs - auraient de bonnes raisons de se plaindre et de se révolter. S'ils n'en font rien, c'est que la «démocrasserie» les en empêche. Israël est bel et bien un Etat policier. Il laisse les manifestants (juifs) inoffensifs et encadrés agiter leurs pancartes dans les rues quand ils en font bien poliment la demande - c'est la soupape de sécurité qui n'existe pas dans les pays arabes. Mais les manifestations politiques sérieuses - déclarées dangereuses pour «l'existence d'Israël» - sont interdites et sévèrement réprimées, surtout quand elles ont lieu dans les territoires occupés ou à proximité du mur de l'apartheid. La subversion, c'est pour les autres... Dès le début des événements qui ont secoué le Monde arabe, plusieurs spécialistes avisés ont évoqué la main manipulatrice américano-sioniste. Ces gens ont été cloués au pilori du conspirationnisme par les medias meanstream. Et pourtant, la vérité s'est révélée au grand jour avec les récentes révélations du général israélien, Amos Yadlin, ancien patron de Aman, une section des services secrets israéliens. Dans un entretien accordé à la chaîne israélienne (chaîne 7), il a déclaré que « Le Mossad a tissé un réseau d'espionnage particulièrement efficace, en plaçant ses hommes au sommet de plusieurs Etats arabes, notamment au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Liban, en Syrie, au Yémen, et en Irak.» Selon Yadlin, dont les propos ont été repris par le quotidien londonien Al Quds Al Arabi, Israël dispose : «d'agents disséminés dans plusieurs pays arabes à différents niveaux, dans les milieux politiques, économiques, culturels et sociaux et qui peuvent faire la promotion d'Israël, tout comme ils peuvent provoquer des destructions.» «Nous sommes capables de provoquer et d'exacerber des crises tribales, confessionnelles et des tensions sociales, et ainsi maintenir ces pays sous pression interne», a-t-il ajouté. Cela dit, pour les observateurs avertis, ces propos n'ont rien d'étonnant si l'on se réfère aux coups subversifs dirigés par le Mossad ou la CIA depuis belle lurette sur tous les continents. Alors, faudrait-il peut-être que ces pays victimes de ces conspirations se réveillent et adoptent de nouvelles stratégies leur permettant de mettre fin à cette spirale de violence qui les consument quotidiennement. Un cercle vicieux qu'il faudrait briser.