En arrêt de travail, le collectif du quotidien national L'Authentique notamment des journalistes se sont donné rendez-vous, hier à Alger, devant le siège du Syndicat national des journalistes (SNJ), sis à la maison de la presse Tahar Djaout du 1er Mai. Ces journalistes qui travaillaient pour le compte du quotidien national L'Authentique ne savaient pas qu'ils seraient contraints de quitter leur travail, le 23 septembre 2013. Ce jour là, les propriétaires ont fermé les locaux du journal «sans notification officielle et sans scrupules», avait souligné le collectif des travailleurs de L'Authentique. En fait, l'employeur avait informé son collectif en mois de juin d'une éventuelle restructuration du journal. Les employés ont été même forcés de prendre un congé d'un mois avant d'apprendre la mauvaise nouvelle : la fermeture du siège d'Alger de leur journal. Une vingtaine de personnes concernées ont refusé de se taire sur les violations dont ils sont victimes. Ils revendiquent leurs droits. Hier, ils se sont réunis devant le siège du Syndicat national des journalistes (SNJ) sis à la maison de la presse Tahar Djaout du 1er Mai pour rencontrer leur avocat, délégué par le syndicat. Ils revoyaient tous les détails de leur affaire avant de la soumettre en justice. En effet, le SNJ suit l'affaire de près depuis des mois. Son secrétaire général, Kamal Amarni, nous a assuré que les travailleurs victimes de cette pratique ignoble bénéficiaient et bénéficient toujours des conseils. «Avoir recours à de telles pratiques, dit-il, c'est avoir du mépris pour le collectif, le métier et pour la loi.» Notre interlocuteur nous a indiqué que, malheureusement, «il y en a eu par le passé quatre ou cinq cas collectifs notamment avec le journal sportif francophone Compétition ou encore le journal sportif arabophone El-Koura.» Il a souligné à ce titre que les employeurs se débarrassent de leurs employés croyant être malins alors qu'ils ne savent pas que devant la loi, la fermeture d'un journal est identique à un licenciement collectif. «Ils doivent déclarer tous leurs employés à la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) en plus de leur verser des indemnisations, soit trois mois de salaire pour chaque année de travail», explique-t-il. S'étalant encore plus sur l'affaire L'Authentique, M. Amarni a relevé un délit plus grave. L'employeur est allé au-delà de la loi ! «Nous avons découvert plus grave encore à travers cette affaire. C'est qu'en 2013, un média national, L'Authentique, paie cash ses journalistes, et donc autant l'employeur que ses employés, ils travaillaient au noir.» Aujourd'hui, le collectif des travailleurs de L'Authentique, avec l'avocat qui a été mis à leur disposition, se préparent à une procédure judiciaire contre l'employeur afin d'arracher leurs droits.