La violence sous toutes ses formes prend place dans la vie des femmes notamment l'agression verbale qui s'installe en Algérie et qui pourrit chaque fois plus le train quotidien de ces dernières. L'agression verbale est une forme de violence, peut-être une forme dont nous avons le moins peur, vu qu'elle ne laisse aucune trace physique , ou peut- être parce qu'elle se déroule entre deux adultes égaux, parfaitement capables de se défendre et de se protéger contre la peine que la violence verbale cause. Toutefois nous savons que l'agression verbale peut faire aussi mal que l'agression physique étant donné que les conséquences pour la victime peuvent aller aussi loin que pour toute autre forme de violence et que souvent, nous ne sommes pas capables de nous défendre verbalement devant la grossièreté de l'autre ou parce que nous ne voulons pas nous mettre au même niveau que l'agresseur, car nous n'osons pas rétorquer de peur que cela mène à l'escalade du conflit ou peut conduire à une violence physique, sexuelle parfois. Cette forme de violence et depuis longtemps a pris de l'ampleur dans la société algérienne et c'est devenu un véritable calvaire que la gent féminine vit chaque jour. Nous voyons des milliers de femmes soumises à ce phénomène d'agression dans les endroits publics, les transports, ou encore dans les universités et lieux de travail. Ce cauchemar n'épargne personne et touche toutes les femmes, qu'elles soient mariées, écolières, universitaires, travailleuses ou encore mères. Pourquoi les Algériennes sont-elles contraintes de vivre ce genre de mal-être ? Est-ce la position du pays faisant partie du tiers- monde, qui entraîne le différent regard porté à la femme qui ne doit pas quitter la maison et doit s'occuper de son foyer uniquement, ou encore de la frustration et la mauvaise éducation des jeunes au chômage, qui tiennent les murs à longueur de journée, ne trouvant pas de meilleurs divertissements. Les avancées socio-économiques et politiques en Algérie accordent la priorité à la gent masculine tout en banalisant le phénomène, cela est peut- être dû aux traditions machos, faisant croire aux hommes algériens qu'ils sont les plus forts. Comment dans un monde moderne les pratiques rétrogrades inspirées des traditions obscurantistes peuvent-elles avoir une prépondérance sur des objectifs de l'Etat algérien qui aspire à élever au rang des hommes les femmes qui préalablement ont reçu une éducation, une instruction, une formation professionnelle les rendant capables au même titre que les hommes d'affronter les aléas de la société? Comme dit le proverbe connu que serait le monde sans le cerveau d'une femme ? Même si des efforts ont été déployés à la protection des droits de la femme dont on peut laisser passer, reste que les algériennes ont encore du chemin à parcourir et des maux à subir dans leur vie sociale. Pour preuve, l'agression verbale, physique ou morale fait le quotidien d'une bonne partie de femmes qui subissent les conséquences d'une société en mal-être et frustrée. Pire, si on tient compte l'absence de loi pénalisantces débordements et l'obligation de la victime à aller elle-même porter plainte. Néanmoins nous ne pourrons mettre ce comportement déshonorable sur le compte de la religion, qui cite le placement de la femme hors de la vue de tout hommes, car dans cette même religion, à aucun moment il n'a été noté qu'il fallait pratiquer une politique de violence sur cette dernière. «Nous ne pouvons plus sortir tranquillement, nous sommes en permanence exposées à des atteintes verbales par les hommes dans la rue. Personnellement, si je n'ai pas quelque chose d'urgent à faire dehors je ne sors pas de chez moi, juste pour éviter les embêtements», témoigne Iméne 26 ans. «Même accompagnée par mon père ou mon frère, je m'abstiens de sortir, vu l'audace de cette catégorie d'hommes qui n'ont aucun respect», dit Hoda 19ans. «Le malheur c'est qu'ils ne se contentent pas d'agresser verbalement les femmes, ça va jusqu'aux gestes déplacés», témoignera une autre femme. «Quand ma fille est dehors je vis une grande panique, à l'idée qu'elle peut subir une violence. On en a marre de cette absence de sécurité», témoigne une maman d'une jeune universitaire.