Trente ans après sa première apparition, le sida qui a fait jusqu'ici plus de 30 millions de morts dans le monde, continue toujours de faire des victimes. Cette année, le directeur de l'exécutif de l'Onusida se veut rassurant, indiquant que la maladie est sous contrôle et que sa fin est pour bientôt. Avant de revenir au message du directeur de l'exécutif de l'Onusisida, nous faisons une halte en Algérie pour indiquer que 78 nouveaux cas de sida et 459 séropositifs ont été recensés avant la fin de l'année 2013, a indiqué le laboratoire de référence du VIH sida de l'Institut Pasteur Algérie. L'Algérie compterait près de 1 500 malades du sida et quelque 6 603 séropositifs depuis l'apparition des premiers cas répertoriés dans le pays en 1985, a précisé le Dr. Houria Khelifi, de la direction de la prévention au ministère de la Santé, lors d'un séminaire régional sur la promotion du dépistage du sida et l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. La wilaya d'Alger arrive en tête avec 1 930 cas (entre séropositifs et malades du sida), enregistrés depuis 1985, suivie de la wilaya de Tiaret (523 cas), Tamanrasset (442 cas), Saïda (327 cas) et Oran (318 cas). Avec plus de 48% des cas, les hommes sont plus affectés que les femmes par cette maladie (plus de 40%). Par tranche d'âge, les plus de 49 ans arrivent en tête avec 76% des cas contre 19% chez les 15-49 ans et près de 3% chez les moins de 15 ans. Pour assurer la prise en charge des malades, le ministère de la Santé a créé 50 centres de dépistage et 8 centres de référence qui leur fournissent des antirétroviraux à titre gracieux. A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le directeur de l'exécutif de l'Onusida a adressé un message pour la circonstance indiquant je cite : «Si nos pensées s'envolent envers ceux qui ont été emportés par le sida, nous pouvons aussi nous réjouir de l'espoir incroyable que l'avenir nous offre». M. Michel Sidibé a ajouté «c'est pour la toute première fois que nous pouvons envisager la fin d'une épidémie qui a profondément dévasté le monde et que nous commençons à la contrôler. Ce n'est plus elle qui nous contrôle». «Peu nombreux étaient ceux qui ont cru que nous réussirions à enregistrer les progrès que nous constatons aujourd'hui. Ces progrès sont évidents au niveau des avancées scientifiques, d'un leadership visionnaire et de la précision de la programmation. La combinaison de ces puissants facteurs signifie que les personnes vivant avec le VIH peuvent désormais vivre plus longtemps et en bonne santé, protéger leurs partenaires contre l'infection au VIH et permettre à leurs enfants de ne pas être infectés par le virus», a indiqué le directeur de l'exécutif de l'Onusida. A ce même sujet, il de vrait ajouter que c'est une tâche compliquée d'imaginer à quoi la fin du sida pourrait ressembler. «Pour répondre à cette question complexe, l'Onusida et «The Lancet» ont créé une commission chargée de lui trouver des réponses», a martelé M. Sidibé. «Il est certain que mettre fin à l'épidémie de sida signifiera énormément de choses pour beaucoup de monde. La fin du sida signifiera zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès lié au sida et la possibilité pour tous de vivre avec dignité et sans peur de la discrimination. Ce sera aussi fêter des anniversaires plutôt qu'à assister à des funérailles», a encore ajouté le secrétaire général adjoint des Nations unies. Dans son message, M. Sidibé n'a pas manqué d'ajouter qu'il ne faut pas se méprendre, la stigmatisation, le déni et le recul de la vigilance existent toujours et font planer la menace de perdre encore une génération. «Nous devons unir nos cœurs et nos voix car c'est ensemble que nous serons plus forts. Le monde est prêt pour mettre fin au sida et si nous restons fidèles à notre vision, nous nous souviendrons de ce jour comme de celui où les rêves de toute une vie ont commencé à devenir réalité», a-t-il conclu. En somme, même si les messages des chercheurs et des organisations mondiales qui luttent contre le sida sont porteurs d'espoir, il est tout à fait normal que la population mondiale s'inquiète car la «mort» de cette maladie dévastatrice n'est pas pour demain.