D'abord, de quelle crise ou de quelles crises faudrait-il en sortir ? Il y a des visions personnelles, mais pratiquement pas de crises reconnues par tous et donc pas de thérapies consensuelles. Crise économique qui a généré la crise politique ou crise politique qui a généré la crise économique ? Sur le dos de quelle crise faudrait-il justifier la fatalité que l'Algérie s'embourbe dans une crise multiforme ? En absence de tradition dans la réflexion stratégique et ainsi fatalement avec le développement de visions qui ne peuvent qu'être polémistes, nous pouvons bien nous poser la question de savoir quelle ligne directrice politique globale suit l'Algérie, mais il sera moins facile d'en donner les réponses. Il y a bien les concepts de sécurité collective et de dialogue comme moyen de résolution des crises qui sont mis en avant et même souvent dans les discours, mais cela suffit-il à définir les éléments d'une ligne politique stratégique, puisqu'il apparaît que les politiques d'action ne sont pas toujours, et même souvent, en accord avec ce qui est attendu des concepts, plus particulièrement celui du dialogue promis pourtant comme base de l'action stratégique quotidienne. Pour ce qui concerne l'arrimage à un espace géopolitique, la diplomatie donne l'impression que le pays veut contracter deux mariages en même temps, à savoir entrer dans une situation de bigamie, avec la Ligue arabe et l'Union africaine. Mais, là encore, il y a une confusion par rapport au choix de l'identité du Maghreb qui est affublé d'une identité en relation avec le monde arabe mais pas avec l'Afrique.