Pour les raisons qui sont les siennes, Dieudonné avait épousé la voie de la résistance et luttait pour défendre sa liberté d'opinion et d'expression. L'accusation par association est anti-démocratique En politique, la classe ouvrière n'a pas à s'amouracher d'une vedette ou à épouser la cause personnelle d'un artiste. La classe ouvrière défend déjà la plus noble des causes, celle de la libération de l'ensemble de l'humanité de l'esclavage salarié, et pour ce faire, elle devra renverser cette société paralysée. Ceci étant la question est de savoir comment faire avancer cette noble cause ? Dieudonné, l'artiste petit bourgeois, a réussi à braquer l'unanimité de la classe politique française honnie – la totalité de l'Etat policier détesté, et la majorité des collabos de la pseudo gauche terrifiée par les terroristes sionistes (LICRA, LDJ, CRIF, Valls), y compris d'obséquieux humoristes se bousculant au portique pour obtenir quelques minutes d'antenne afin d'afficher leur soumission et lancer quelques postillons contre l'ostracisé dans son combat pour la liberté d'expression – (Bedos chez Ruquier (1). La lutte de Dieudonné peut-elle aider les ouvriers ? Jolie carte de visite que d'avoir tous ces repris de justice à sa poursuite. L'artiste, seul (ou alors soutenu par quelques droitistes extrémistes), a tenu tête à l'Elysée pendant dix années. Nous nous sommes demandé si nous pouvions l'endosser ? Attention nous ne souhaitions pas le suivre aveuglément. Nous écrivions bien : «Le soutenir dans son combat pour la liberté d'expression, de réunion, de publication, d'affichage, de diffusion» et ceci, en conservant notre autonomie organisationnelle (2). Le visionnement de vidéos sur Youtube s'est imposé afin de vérifier les allégations dont il est l'objet dans les médias à la solde. L'humoriste est-il raciste et fasciste ? Il ne faut se fier qu'à son jugement pour apprécier l'orientation politique d'un artiste, d'une personnalité, d'un politique. Vérification faite, pas de racisme, encore moins de fascisme avéré à travers les vingt vidéos visionnées. Nous avons vu et entendu un petit-bourgeois faisant rire les gens à propos de leurs tares, de leurs travers et de leurs préjugés. Les gens de religion juives boivent la tasse, tout comme les musulmans, les catholiques, les colons israéliens et plusieurs sionistes, criminels de guerre avérés, DSK le condamné, et une série d'autres personnalités bigarrées. Les canadiens, les camerounais et les africains y passent aussi en bonne camaraderie. Nous avons donc fortement recommandé aux ouvriers de soutenir la lutte de cet humoriste en faveur de la liberté de pensée, d'expression, de réunion, de diffusion, car la classe ouvrière a intérêt à ce que la bourgeoisie respecte ses propres lois et décrets affirmant la liberté d'opinion et d'expression. La classe ouvrière a intérêt à ce que le grand capital renonce aux méthodes fascistes de gouvernance. Alors nous avons appelé la classe ouvrière à barrer le chemin vers l'Etat policier que veulent emprunter tous les Manuel Valls de ce monde (3). La petite-bourgeoisie déchirée entre sa loyauté et sa révolte Ce faisant, nous étions conscients d'appeler au soutien de la lutte d'un artiste petit-bourgeois résistant – à ce moment –. On doit toujours se rappeler qu'en politique l'appartenance de classe est déterminante. Nous l'avons écrit récemment (4). La petite-bourgeoisie, particulièrement les artistes et les plumitifs des médias est, de par sa position dans le procès de production, un segment vacillant et transfuge. Elle joue habituellement le rôle de courroie de transmission – de chien de garde – d'entremetteuse et de coolie au service de la grande bourgeoisie. Ce qui ne l'empêche pas, à l'occasion, de résister à l'oppression, surtout quand elle est en voie de paupérisation. C'est exactement la posture que Dieudonné avait adopté, c'est-à-dire résister vigoureusement aux gardes chiourmes qui, sur les plateaux de la télé – dans les studios de la radio – dans les salles de rédaction, ont pour tâche d'organiser la collaboration, de produire du consentement et d'accréditer les idées approuvées – celles de la pensée unique – les idées qui servent le capitaliste et de sanctionner les déviances comme les spectacles de Dieudonné. Pour les raisons qui sont les siennes, Dieudonné avait épousé la voie de la résistance et luttait pour défendre sa liberté d'opinion et d'expression. Nous ne pouvions que nous réjouir de cette résilience tout en encourageant toutes les autres luttes menées par les ouvriers comme à Tours, où des salariés se battent pour le droit d'afficher, à Compiègne où un délégué se bat pour son emploi (5). La petite-bourgeoisie est un segment de classe qui peut être progressiste et certains de ses éléments peuvent se transformer en révolutionnaires authentiques (Marx, Lénine). Mais dans son ensemble, ce segment de classe n'est pas révolutionnaire jusqu'au bout. Le petit-bourgeois croit toujours qu'il a le choix de sa souffrance même s'il ne l'a pas. Par sa position de classe dans le procès de production, par son éducation, par ses relations il peut toujours changer de camp. Il peut renoncer à la lutte de classe antagoniste, capituler, et négocier un compromis avec ses maîtres. Souvent il sera autorisé à réintégrer le sérail qu'ils avaient temporairement délaissé. Le Bedos-Bobo peut toujours se parer des chaînes dorées que lui concède la bourgeoisie (temporairement, car la crise économique s'approfondissant ils ne sont qu'en rémission). Dieudonné poursuit-il le combat pour la liberté d'expression ? Dieudonné vient de faire la démonstration de cette versatilité petite-bourgeoise. Il met fin à son combat pour tenter de présenter son spectacle «Le Mur» – ce spectacle qui était le symbole de la liberté de pensée, d'expression et de manifestation publique. C'est dommage. Sa résilience bénéficiait à tous, y compris aux ouvriers. Il a décidé d'adopter d'autres voies et moyens, comme d'écrire un nouveau spectacle intitulé «Asu Zoa». Nous verrons si ce nouveau spectacle contrevient vaillamment à la censure de l'Etat policier (6). Nous pouvons dore et déjà assurer Dieudonné qu'il ne réintègrera jamais le sérail des énarques de la pensée dominante, où le grand capital et particulièrement son segment sioniste, l'attendent en antichambre. Il a tenu tête trop longtemps. Il a montré le mauvais exemple à trop de gens. Tous les Bobos doivent contempler – sur une pique (virtuelle) – au-dessus des murailles de la ville – la tête du supplicié pour qu'aucun artiste n'ait plus jamais l'idée de recommencer. Tous les Bedos-Bobos à la solde (y compris la kyrielle des gauchistes tétanisés) doivent réaliser ce qu'il en coûte de résister. C'est exactement cela le fascisme et l'Etat policier. Nous pouvons assurer Dieudonné que s'il laissait tomber sa lutte pour la liberté d'expression il trahirait ceux qui l'ont supporté. Il indisposerait les jeunes qui ont commencé à dresser leur quenelle insolente au prix de sanctions fascisantes comme à Montargis (7). Il décevrait les travailleurs, placés en garde à vue, pour avoir osé afficher, distribuer et résister à l'Etat policier. Il laisserait tomber le public déboursant son droit d'entrée comme on contribue au soutien d'un Partisan révolté. Il trahirait le public manifestant aux portes de La Main d'Or et du Zénith pour défendre leur droit d'écouter le spectacle désiré. C'est la raison pour laquelle nous avons toujours affirmé que la petite bourgeoisie pouvait être un compagnon de route de la révolution, mais jamais nous ne devons laisser les éléments de cette classe timorée prendre la direction des organisations de la classe ouvrière, ni même la direction de la lutte révolutionnaire (comme l'erreur a été commise lors de deux vagues antérieures, dont Mai-68) (8). Le cas échéant, nous pouvons saluer leur courage et soutenir leur résistance – le temps qu'il résiste du moins – et si demain il tourne casaque et ploie sous la charge – alors bon vent – et les ouvriers devront poursuivre sur le sentier de la guerre de classe. Seule la classe ouvrière doit diriger le mouvement, les soulèvements et les organisations militantes qui mènent ces mouvements de résistance. Seule la classe ouvrière est authentiquement révolutionnaire. Cette classe sociale, de par sa position concrète dans le procès de production des marchandises, n'a tout simplement pas d'autre choix, ou bien elle renverse le pouvoir bourgeois, ou bien elle demeure esclave salariée. Seule elle peut et elle doit assumer la liberté pour tous les aliénés.