La laiterie - Oralait - de Beni Tamou ( wilaya de Blida) a été cédée en 2007 par le conseil de la privatisation à deux partenaires, en l'occurrence le groupe Soummam et le groupe français Lactalis. Le producteur de la marque Président est depuis le 3 décembre 2013 la propriété du groupe Célia, selon la section syndicale. Cette laiterie, qui est implantée sur un terrain d'assiette de 7 hectares a été cédée au prix de 97 milliards de centimes. Néanmoins, le conseil avait tout prévu selon la section syndicale pour garantir les droits et les avantages sociaux des travailleurs qui avaient bénéficié de 10% de la vente, soit la somme de 44 millions de centimes avait été octroyé a chacun des 700 travailleurs employés. Le groupe Soummam et celui de Lactalis, qui se partageaient les actions, viennent de céder la totalité de leurs parts à Sarl Célia Algérie. Il faut souligner que cette transaction n'a pas été du gout des 450 travailleurs de la laiterie, et en particulier la section syndicale, en tant que partenaire social, qui dénonce «l'opacité» dans laquelle s'est faite la transaction. Invités mardi au Forum de l'association des journalistes et correspondants de la wilaya de Blida, les représentants de la section syndicale, à sa tête Mourad Lazzizi, s'est interrogé sur le devenir des travailleurs de cette laiterie. «Nous avons étaient informés juste par une note affichée par la direction, précisant que la laiterie est désormais rattachée à 100%, depuis le 3 décembre 2013, à Célia Algérie.» «Le comble, c'est que le nouveau propriétaire qui prévoit déjà de réduire le personnel, souligne que cette nouvelle étape doit permettre de continuer ce qui a été entrepris avec sucès depuis 2007, à savoir les investissements, les innovations et le développement des marques», a indiqué le responsable, ajoutant qu'aucune allusion sur les droits et avantages sociaux n'a été faite. Au regard de cette situation, les travailleurs accusent les deux partenaires, à savoir les groupes Soummam et Lactalis, d'avoir bafoué le règlement qui autorise le droit de regard du partenaire social dans ce type de transfert. De ce fait, la section syndicale a déposé une requête auprès de la direction de l'inspection de travail de la wilaya de Blida pour forcer les propriétaires anciens et nouveau de divulguer le montant global de la transaction, car le personnel devrait bénéficier d'un pourcentage conformément à la réglementation en vigueur. La poudre de lait détournée... Selon le secretaire général de la section syndicale, la laiterie de Beni Tamou, couvrait 5 wilayas du centre en matière d'approvisionnement de lait pasteurisé et produisait une vingtaine de variétés de produits laitiers, dont la fameuse créme fraîche connue des ménagères, aujourd'hui, tout ces produits ont disparu. Le groupe Soummam a délocalisé sa chaîne de fabrication de yaourt vers son usine à Akbou pour renforcer davantage sa production. «D'ailleurs, aucun investissement n'a été réalisé depuis 2007, dira le syndicaliste. Selon lui, plus de 15 gestionnaires de l'entreprise sont toujours poursuivis par la justice pour trafic. Il évoque aussi la condamnation de l'ex-gérant français par la justice algérienne après la découverte dans la fromagerie de la pâte de fromage périmée, d'origine inconnue et contenant des moisissures, sans oublier le non-respect des conditions d'emballage. Notre interlocuteur a dénoncé aussi l'importation de la poudre de lait à deux à trois mois de sa date d'expiration au prix dérisoire pour qu'elle soit injectée dans la production du lait destiné à la grande consommation. Alors que la poudre de lait distribuée par l'ONIL, acquise au prix fort par l'Etat, est utilisée dans les produits dérivés des deux producteurs, dira Lazzizi, qui prévoit la paralysie de la production dans les jours qui viennent si le nouveau propriétaire ne donne pas des garanties en matière de droits et avantages sociaux aux travailleurs, comme le prévoit la loi 90-1,1 article 94 du code du travail.