Le groupe Soummam vient de céder la totalité de ses parts (49%) qu'il détenait à la laiterie de Beni Tamou (Blida) à son partenaire, le groupe Célia. À la faveur de ce rachat des actions, le groupe Célia s'empare totalement de l'ex-complexe agroalimentaire du groupe Giplait, privatisé en 2007. Rappelons que ce complexe, qui s'étend sur une superficie de 7 hectares, a été cédé aux deux partenaires (Soummam-Célia) à 93 milliards de centimes. L'accord a finalisé le 3 décembre dernier. Selon la section syndicale de la laiterie de Beni Tamou, qui a animé avant-hier un point de presse, "cette transaction s'est effectuée dans l'opacité". Selon Mourad Azzizi, SG de la section syndicale en question, le syndicat n'a pas été convié, en tant que partenaire social, pour participer à l'opération de rachat des actions. Car, selon lui, il est question de l'avenir des 450 travailleurs de l'entreprise. "Nous allons paralyser la production si le nouveau propriétaire ne donne pas des garanties aux travailleurs conformément à la loi 90-11, article 94", lancera Mourad Azzizi. "Nous avons été informés juste par une simple note d'information affichée par la direction. Cette note annonce que la laiterie est désormais rattachée depuis le 3 décembre 2013 à Célia Algérie. Le comble, c'est que le nouveau propriétaire envisage déjà de réduire le personnel, sans évoquer un mot sur les droits et avantages sociaux des travailleurs, comme le prévoit la loi", affirmera le SG du syndicat. Et d'accuser les deux partenaires d'avoir transgressé la loi qui prévoit le droit de regard au partenaire social dans cette opération de transfert des actions. La section syndicale a déposé une requête au niveau de l'inspection du Travail de Blida pour divulguer le montant de la transaction, car le personnel devra bénéficier de 10% de la transaction. Il a rappelé, à ce titre, que "le Conseil d'Etat de privatisation, qui avait cédé l'entreprise à 97 milliards de centimes, avait prévu des clauses garantissant les droits et les avantages sociaux des travailleurs de bénéficier de 10% de la vente". Selon lui, "cet accord est un mariage d'intérêt. La laiterie de Beni Tamou, qui couvrait 5 wilayas du Centre en matière de lait pasteurisé et produisait une vingtaine de produits dérivés, était un concurrent de taille pour Soummam. Alors, un accord aurait été trouvé entre les deux partenaires pour que Soummam préserve sa part de marché dans la production des yaourts et autres produits", estime le syndicaliste. Et de s'interroger : "Pourquoi le groupe Soummam a-t-il mis fin à la production des produits dérivés et pourquoi a-t-il délocalisé la fameuse machine de fabrication de yaourts vers son usine à Akbou, si ce n'est pour renforcer davantage sa production ? Aucun investissement n'a été fait depuis 2007, comme prévu dans le cahier des charges." Plus loin, le SG du syndicat dénonce une pratique adoptée par les deux partenaires qui "importent de la poudre de lait de l'Inde dont la date d'expiration arrive presque à terme, pour qu'elle soit, ensuite, injectée dans la production du lait destiné à la grande consommation. Quant à la poudre de lait distribuée par l'Onil, celle-ci est utilisée dans les produits dérivés des deux producteurs", a dénoncé Mourad Azzizi. K. F Nom Adresse email