Le premier tour de manivelle de la fiction historique «Colonel Lotfi»du réalisateur Ahmed Rachedi dédiée au parcours du martyr Deghine Ben Ali (1934-1960) pendant la guerre de libération nationale a été donné mercredi à Alger par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbes. Sur la base d'un scénario écrit par Sadek Bekhouche, ce long métrage dont le tournage est prévu aussi à Béchar et à Tlemcen est une production du ministère des Moudjahidine qui en a confié la production exécutive aux sociétés algériennes «Arfilm Telecinex» et «BMA Prod Com»... La réalisation du film devrait, selon Ahmed Rachedi, durer 22 semaines incluant le tournage, le montage et la post-production. Pour le premier rôle, celui du Colonel Lotfi, le choix du réalisateur s'est porté sur le jeune acteur Youcef Sehairi qui a fait ses premiers pas au théâtre amateur, avant d'entamer une carrière cinématographique dans le feuilleton «Aissat Idir» du réalisateur jordanien Kamel Leham. Le scénario porte sur le parcours du combattant dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), mais aussi celui de l'intellectuel visionnaire et conseiller de Ferhat Abbas, des qualités qui font du Colonel Lotfi un «personnage d'exception» malgré un parcours relativement court dans la révolution, résume Sadek Bekhouche. Né en 1934 à Tlemcen, le Colonel Lotfi a rejoint le maquis en 1955 assumant très vite des responsabilités d'officier supérieur au sein de l'ALN, avant d'être désigné à la tête de la wilaya V historique (Oranie). Il rejoindra par la suite le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et deviendra ensuite conseiller du chef du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Pour élaborer ce scénario, Sadek Bekhouche a déclaré s'être appuyé sur des «témoignages des compagnons d'arme et de la famille (de Lotfi) ainsi que sur les actes des colloques et rencontres et quelques archives françaises consacrés à cette grande figure de la guerre pour l'indépendance qu'était le Colonel Lotfi». Ayant participé à la réalisation de reportages sur la guerre de libération nationale depuis 1958, Ahmed Rachedi a réalisé, entre autres œuvres, «L'aube des damnés» (1964), «L'opium et le bâton» (1969) et «Le moulin de M. Fabre» (1986). Après avoir réalisé «Mustapha Ben Boulaid» (2009) également écrit par Sadek Bekhouche, Ahmed Rachedi s'est attaqué en 2013 à la fiction historique avec un premier opus consacré à une autre figure emblématique de la guerre de libération, Krim Belkacem, un film que le réalisateur dit avoir «complètement finalisé, mais reste en attente de validation avant le début du tirage des copies».