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La petite bourgeoisie pervertie a trahi
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 01 - 2014

Nous entreprenons la publication de deux textes présentant la classe sociale petite bourgeoise en société impérialiste moderne. Comme vous le verrez, la petite bourgeoisie est une classe exubérante et ostentatoire sur la scène économique et politique contemporaine..
Le salariat n'est pas une classe sociale Au Canada et en France les salariés représentent 90% de la population active. En plus, il convient d'ajouter les jeunes à ce contingent, les étudiants notamment, qui sont majoritairement des salariés en devenir; les chômeurs qui sont des salariés privés d'emploi ; les retraités qui sont d'ex-salariés vivant de leurs épargnes mises de côté et que le patronat tente de grappiller. C'est le salariat qui règne partout en maître et qui domine sociologiquement au Canada, en France, dans les pays occidentaux et dans les pays sud-américains et asiatiques émergents. Les salariés constituent la majorité de tous ceux qui n'ont que leur force de travail à vendre pour gagner leur survie. Cependant, si tout ouvrier est un salarié, tout salarié n'est pas un ouvrier. Au Canada, les salaires sont compris entre 380$/semaine (salaire minimum de 10,25$/h.) et plus de 2 500$/semaine avec une moyenne à 914$/semaine (836$ au Québec) et une médiane autour de 500$/semaine. En 2013, environ 3,5 millions de travailleuses et travailleurs canadiens gagnaient près de cette médiane. Les proportions sont identiques en France et dans les autres pays occidentaux. La majorité des cadres d'entreprises sont des salariés. Avec la dégradation de leur statut et de leurs conditions de travail, ils n'échappent pas au sort commun. Les «grilles de notation» et les «paramètres personnalisés» aboutissent à un barème par «tête de petit cadre salarié», et à un système de «primes individuelles au mérite», formule à peine différente du salaire à la pièce vécut par quantité d'ouvriers dans les «sweet chops» de la misère. Les cadres ont des horaires légaux communs au reste du salariat, même si les lois les concernant sont le plus souvent violées ou contournées. Plus de 40% d'entre eux sont ainsi passés en dessous du plafond de la Sécurité sociale et cotisent pleinement à la «sécu» ou à la RRQ (Sécurité sociale en France et Régie des Rentes au Québec). Dans les pays impérialistes avancés l'écart de la moyenne des revenus des petits cadres salariés avec celle des employés et des ouvriers a chuté progressivement de 3,9% en 1955 à 2,3% en 1998. La petite bourgeoisie se paupérise c'est évident. Alors que les employeurs se targuent d'individualiser les salaires, en fait ils les ont «compactés» vers le bas de la pyramide salariale (en valeur relative et en argent à valeur constante)! Par contre, chez les hauts dirigeants payés en dividendes et en actions de leurs sociétés, aux Etats-Unis notamment, l'écart salarial des PDG avec les ouvriers est passé d'un facteur de 40 en 1970 à un facteur de 1000 en 2012, alors qu'il se situe présentement entre 189 et 200 au Canada mais ces écarts évoluent rapidement au Canada. Chez les cadres, en société impérialiste en déclin (comme c'est le cas en Occident présentement), les fonctions d'encadrement ont diminué considérablement au profit des tâches de production. C'est ainsi que les cadres servent de «scab-jaunes» pendant les grèves ouvrières. Contrairement au passé la coupure est de plus en plus ténue entre les «cols blancs» (qui ne se salissaient pas avant) et les «cols bleus» (qui se sont toujours salit au travail). Bref, le grand capital, dans sa guerre totale et perpétuelle pour maintenir ses taux de profits malgré la crise économique, frappe durement ses plus proches collaborateurs (petits-bourgeois dit bobos) tout autant que sur ses pires ennemis, les travailleurs salariés et particulièrement les ouvriers. Pour autant, ceci ne fait pas des cadres salariés des alliés des ouvriers. En définitive, l'emploi non qualifié augmente sans que l'emploi des moins diplômés reprenne de la vigueur; ce paradoxe renvoie à un «déclassement» des diplômés, qui, à un niveau de diplôme donné, occupent des emplois de moins en moins qualifiés et de moins en moins rémunérés. Voilà qui explique en partie cette résurgence récente des soulèvements étudiants universitaires au Québec, dans de nombreux pays d'Occident et en Amérique latine (Chili, Argentine et Brésil notamment). Les éventuels petits cadres anticipent déjà leurs mises au rancart avant même que d'être diplômés des universités. Les cadres connaissent des périodes plus importantes de chômage; l'épée de Damoclès du Bureau d'emploi (assurance chômage disons-nous au Canada) plane sur eux comme sur les autres employés. Le chantage à l'emploi est répandu du haut en bas du salariat. La dégradation des conditions de travail est générale, l'urgence réduit la prévisibilité des tâches et les marges de manœuvre pour les réaliser. La charge mentale s'accroît autant que la pénibilité du travail. Pour une majorité croissante de salariés les pressions s'accroissent : augmentation du rythme de travail, multiplication des contraintes, mécanisation plus intense, informatisation accélérée, rapidité infernale d'exécution, demandes multiples, vigilance accrue, contrôle hiérarchique permanent... Oh qu'il est stressant l'enfer du boulot pour le Bobo. La petite bourgeoisie comme classe sociale La petite bourgeoise comprendrait environ 25% de la population active-salariée au Canada, et probablement la même proportion au Québec, en France et dans la plupart des pays capitalistes avancés. La tertiarisation du travail salarié est une caractéristique de l'impérialisme déclinant. Ainsi, la Chine - impérialisme montant - compte toujours une portion plus importante de salarié ouvrier œuvrant dans les secteurs productifs primaire et secondaire (construction, usines, transport, mines, pêcheries, foresterie, manufactures de toutes natures). Il en est ainsi en Inde où là aussi la situation des classes sociales est appelée à changer. La petite bourgeoisie est un segment de la classe bourgeoise qui n'est nullement propriétaire des moyens de production. La plupart des petits-bourgeois œuvrent dans les services de soutien à la reproduction de la force de travail et ce segment de classe est au centre de la lutte de classe où avec son bagou elle sert de chien de garde et d'entremetteur entre les capitalistes roublards et les ouvriers floués et filoutés. La petite bourgeoisie est un segment de classe relativement important (en nombre), particulièrement depuis la Seconde guerre mondiale qui vit l'expansion effrénée de l'impérialisme dégénératif. Ce segment de classe regroupe essentiellement des catégories socioprofessionnelles telles que petits commerçants et boutiquiers, gérants de succursale des commerces et des services. On y dénombre également les cadres de niveau inférieur, ceux qui sont salariés du plancher non rémunérés en capital-actions (stock option). On compte également dans leurs rangs une pléthore de professionnels indépendants tels qu'avocats, notaires, pharmaciens employés (non-propriétaires), médecins généralistes et employés paramédicaux, ainsi qu'une variété assez étendue de professionnels salariés œuvrant dans les services privés, publics et parapublics tels que professeurs d'université et de collège, enseignants, conseillers, agent en tout genre, infirmières, policiers, petits officiers de l'armée, architectes et ingénieurs (employés non propriétaire), professionnels gouvernementaux et paragouvernementaux, bureaucrates syndicaux professionnels, artistes et intellectuels, journalistes, animateurs vedettes de la radio et de la télé, tous ces faiseurs d'opinion et ces créateurs de consentement, le plus souvent salariés, passablement scolarisés et requérant l'autonomie de métier dans la réalisation de leur profession de croupion. Les petits bourgeois ne produisent aucune plus-value, mais ils parasitent la plus-value produite par les ouvriers qu'ils ont intérêt à maintenir en servage salariés, le gagne-pain du Bobo en dépend. Les capitalistes les emploient à des tâches spécialisées afin d'entretenir la force de travail salarié, l'encadrer, la diriger (politiquement notamment), la réprimer et la pressurer afin qu'elle assure l'afflux maximum de plus-value vers les différents secteurs d'activité et vers les entreprises pour que le petit-bourgeois obtienne sa pitance en récompense de sa dépendance larmoyante. La petite bourgeoisie assume de multiples services tertiaires, internes aussi bien qu'externes aux entreprises, ce que les ouvriers d'Amérique appellent le «Red Tape», c'est-à-dire des coûts extra-production qui font enfler les soumissions et décourage les clients capitalistes des pays émergents. En effet, le sort de l'ouvrier est intimement lié au sort du petit-bourgeois salarié. Les deux classes (ouvriers et Bobos) s'épient et se méprisent mutuellement. Pour le moment la petite bourgeoisie servante de la grande bourgeoisie a le haut du pavé dans la lutte de résistance sociale et c'est elle qui mène le bal. La petite bourgeoisie cherche à utiliser la force de résistance de la classe ouvrière et de ses alliés afin de la monnayer aux grands bourgeois contre de meilleures conditions d'esclavage salarié pour elle et les siens. La classe ouvrière doit impérativement modifier ce rapport de force et reprendre son autonomie organisationnelle et militante. C'est la classe ouvrière qui doit diriger le combat de résistance féroce (pas du tout pacifiste) et non pas se mettre sous le parapluie de la petite bourgeoisie aigrie, chancelante, irrésolue, pacifiste et conciliatrice. (A suivre)

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