Le temps d'un après-midi, l'écrivaine algérienne Leila Hamoutene a signé, samedi dernier, à la librairie du Tiers-Monde à Alger, son dernier roman intitulé «Le châle de Zeineb», publié par les éditions Casbah. Leila Hamoutene a poursuivi ses études secondaires à Constantine. Elle est à la fois diplômée de l'Institut de Psychologie Appliquée et licenciée en langue française. Elle a été tour à tour psychologue scolaire puis professeur de langues. Elle vit à Alger. Très sensible à l'évolution de sa société, Leila Hamoutene publie en 1992 un recueil de nouvelles intitulé «Abîmes», paru aux éditions ENAG à Alger, puis des articles et des poèmes parus dans la presse nationale. En 2001, paraît son premier roman : «Sang et jasmin», chez Marsa. Elle y raconte la vie tourmentée de trois adolescents algériens dans Alger livrée au terrorisme - un ouvrage présenté au Maghreb des livres à Paris. En 2002, «L'Enfant algérien», recueil de poèmes est publié par l'UNICEF à l'occasion de l'anniversaire de la ratification de la Convention internationale des droits de l'enfant à New York puis «Le Sablier», un recueil de nouvelles publié par l'ANEP. Leila Hamoutene anime des ateliers d'écriture en partenariat avec Coup de Soleil, Handicap International, la Fondation Friedrich Ebert, le CISP et a publié des nouvelles dans différentes éditions (Editions Milan, 2003, Brèves, 2006). Leila Hamoutene s'adonne avec plaisir à l'écriture, c'est du moins ce qu'elle nous a confié en aparté, lors de la vente dédicace de son roman. «Le châle de Zeineb» revient sur l'invasion de l'Algérie par les troupes françaises en 1830 via la côte de Sidi Fredj. Se lisant d'un seul trait, le lecteur es à même de découvrir les atrocités que le peuple algérien a endurées. L'incipit du livre s'ouvre sur le village de Zeineb qui est en phase d'être brûlé par l'occupant français. La mère et le frère feront tout pour s'éloigner de ce feu. Bien qu'âgée de sept ans, Zeineb ira en quête de la préservation de sa vie et celle des siens. Le père de Zeineb est quant à lui allé se battre aux côtés des hommes du village contre les soldats.«Le village est un immense brasier, le bois des habitations crépite, parfois des flammèches s'élèvent en même temps que le cri des animaux pris au piège. Nous avons pourtant libéré ces derniers avant que les soldats français n'atteignent la lisière du bois qui borde le hameau. (...) D'ailleurs, il fallait monter plus haut, toujours plus haut, le souffle me manquait et la sangle de la besace que je portais me sciait l'épaule». Dans cet ouvrage romancé de 142 pages, l'auteur Leïla Hamouténe donne l'opportunité à des voix de femmes de s'élever pour l'horreur et dénoncer l'injustice coloniale. «Des femmes se rejoignent dans leur évocation du passé, elles sont liées par le sort d'une enfant de sept ans livrée à la violence de l'occupation française. Chaque voix apporte une part d'émotion dans le fracas des événements tragiques qui bouleversent le pays, arrachant ses femmes reléguées de l'ombre où l'on voudrait les enfouir, les amenant vers la lumière pour entendre la force de leur cri et de leur amour» lit-on en quatrième de couverture. «Le châle de Zeineb» reste un roman d'une grande portée historique. Ce livre est, en fait, un hommage à la femme algérienne, connue pour son combat perspicace au quotidien.