L'AC Milan n'a pas pesé lourd face à l'Atletico Madrid soir (1-0, 4-1), confirmant le déclin d'un ex-ténor de la Ligue des champions et avec lui de tous les clubs italiens. Kaka personnalise par contraste ce déclin du Milan et du calcio : à 32 ans, la star sur le retour a été le seul «rossonero» à la hauteur de la situation mardi, buteur et leader. Derrière le soleil déclinant du Brésilien, l'étoile ternie Mario Balotelli sortait un de ses matchs les plus exaspérants, la jeune garde se rendait sans gloire et la défense s'éteignait, à l'image d'un Adil Rami désastreux. Pendant que ses ex-gloires Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva régalent le Paris SG au sommet de l'Europe, le Milan doit s'accrocher à son vieux Ballon d'Or 2007, car les finances de la série A ne peuvent plus rivaliser avec le foot anglais, le Real Madrid et Barcelone, et le PSG. Le pire Balotelli Les bricolages du mercato d'hiver ont spectaculairement craqué contre l'Atletico. Michael Essien, recruté pour pallier l'absence de Riccardo Montolivo, suspendu pour ces 8es de finale, a perdu les deux ballons des deux premiers buts madrilènes, Rami est responsable sur les quatre buts, et Adel Taarabt, séduisant jusqu'alors, a été remplacé à la pause faute d'efficacité. Balotelli, censé tirer l'équipe vers le haut, a fait le contraire, exposant ses pires facettes. Il n'a pas pesé, a passé son temps à râler, au point d'être averti, et a couru 2 km de moins que Diego Costa, le double-buteur de l'Atletico (8 km contre 10), soit l'équivalent de 20 terrains de football. «Balo» est suspendu pour le prochain match européen du Milan, qui pourrait bien se jouer... à la rentrée 2015, car en championnat le septuple vainqueur de la C1 est loin d'une qualification pour l'Europa League, 11e à huit longueurs de Parme (6e), qu'il affronte dimanche. Le bilan de Clarence Seedorf est mauvais, avec quatre victoires, un nul et six défaites, et le Néerlandais commence déjà à faire regretter Massimiliano Allegri, pourtant chassé sans gloire. L'entraîneur toscan était au moins sorti avec les honneurs au même stade de la C1 l'an dernier contre le Barça (2-0, 0-4). «Un désastre» pour l'Italie Ajouter que ce Milan était le dernier représentant du calcio dans la reine des compétitions en dit long sur la chute d'un football qui régnait sur l'Europe, il y a encore dix ans. «Zéro Milan», titrait la «Gazzetta dello sport» hier, évoquant «un désastre pour les clubs italiens». Aucune équipe en quarts, ce n'était plus arrivé depuis 2009, «mais au moins avions-nous alors trois équipes en 8e de finale» contre le seul Milan en 2014, ajoute le quotidien sportif. Balotelli est au centre des critiques pour «sa énième sortie décevante», juge la «Gazzetta» sous le titre : «Attaquant à vide». Pour vibrer, les fans italiens devront se contenter de la «consolante», l'Europa League, ce soir, avec un «derby» Juventus Turin-Fiorentina ou Naples-FC Porto en 8e de finale. Si Naples, éliminé par le Borussia Dortmund et Arsenal, a quelques circonstances atténuantes, la Juventus Turin, patronne incontestée de la Serie A, n'a pas réussi à sortir d'un groupe contenant Galatasaray et le FC Copenhague. Son 3-5-2 vieille école a touché ses limites en Europe et la «Veille Dame» souffre des mêmes symptômes que le vieux monsieur qui a remporté cinq C1 de 1989 à 2007 : les grands clubs italiens ne peuvent plus se payer les grandes stars. Et la fuite des cerveaux n'est pas terminée. Paul Pogba, la dernière – jeune – star de la Juve devrait quitter le championnat d'Italie à la fin de la saison.