Depuis le début du conflit, le 15 décembre dernier, plus de 930 000 civils ont fui leur domicile... Les dizaines de milliers de civils sud-soudanais réfugiés depuis trois mois dans des bases de l'ONU au Soudan du Sud pour échapper aux combats meurtriers qui ravagent le jeune pays seront relocalisés dans de nouveaux camps, a annoncé hier l'ONU. Quelque 77 000 civils sont toujours entassés dans huit bases de l'ONU à travers le Soudan du Sud, dans des conditions sanitaires dramatiques, aggravées par le déclenchement précoce de la saison des pluies. Pour désengorger ces sites, les Nations unies ont entamé la construction de nouveaux camps, plus adaptés, dans la capitale sud-soudanaise Juba, mais aussi les villes de Malakal et Bor, respectivement capitales des Etats du Haut-Nil (nord-est) et du Jonglei (est). Les Casques bleus ont accueilli les civils dès le début du conflit, pour les protéger de massacres ethniques. L'abri était censé être temporaire, mais face à la prolongation et la brutalité du conflit, les Sud-Soudanais répartis dans ces bases n'osent toujours pas en sortir pour rentrer chez eux. Sur son compte Twitter, Toby Lanzer, responsable des opérations humanitaire de l'ONU dans le pays, a qualifié de «désespéré» l'entassement de 25 000 civils dans la seule base de Malakal. «Je ne veux pas vivre toute ma vie bloqué dans un camp, mais mon quartier à Juba est en ruines, et je ne serais pas en sécurité là-bas», explique de son côté John Nyoun, un étudiant réfugié dans l'une des bases de l'ONU de la capitale sud-soudanaise, joint par téléphone.