L'USM Alger a peut- être fait le pas décisif pour l'octroi du titre du championnat d'Algérie après le déroulement de la 23e journée. C'était un garçon adorable que tout le monde aimait, que ce soit dans sa ville natale qui l'a vu naître qu'avec les équipes d'outre- mer avec qui il a joué. Nous avons dit «c'était», pour la simple raison que ce personnage ne fait plus partie de ce monde depuis quelques mois. Il nous a quittés certes, mais n'empêche qu'il nous a laissés de bons souvenirs de son passage avec l'équipe algérienne de football. Jamais un joueur de football n'a été aussi gentil que lui avec les supporters, ses coéquipiers et ses adversaires qui le lui rendaient si bien dans un terrain de football. Hamimi porte un nom fantastique qui reflète sa physionomie et son tempérament. Son nom a une signification qui vire à l'amour «hamim el kalb», qui veut dire en langue française «du fond du cœur». Qui est Hamimi Saïd ? Il est né le 7 mai 1960 à Akbou dans la wilaya de Béjaïa puis il a émigré très jeune en France, et c'est dans ce pays d'outre-mer qu'il a débuté sa carrière footballistique au poste d'ailier droit. Il était vif, solide, bien accroché au sol, authentique ailier de débordement. Saïd avait un tempérament de gagneur avec une grande valeur technique. Il était à l'aise que ce soit sur le flanc droit ou gauche, un joueur de football accrocheur et volontaire avec ses débordements le long de la ligne de touche et ses centres diaboliques qui déséquilibraient la défense adverse et faisait de lui, un attaquant dont il fallait se méfier. Il aimait avoir du champ libre devant pour s'exprimer et mieux exploiter ses qualités de dribbleurs. Ce Akboussien bon chic, bon genre qui nous fait rappeler la célèbre chanson de la diva Cherifa «Bkaye ala khir ya Akbou» lorsqu'elle quitta sa ville natale, lui va si bien mais Saïd Hamimi était trop jeune pour s'en rappeler. Il s'était retrouvé dans un milieu qu'il ne connaissait pas mais auquel tout de suite, il s'était adapté sans pour cela oublier son pays qui l'avait vu naître. Il avait commencé à taper sur un ballon tout gosse, il avait le sens du dribble et celui de la dernière passe. Les sélectionneurs Maouche, Rogov et Saâdane qui étaient à la recherche d'un ailier de poche qui sait déborder et centrer, l'intégrent avec les «Verts» alors qu'il évoluait par intermittence avec les professionnels de Laval où jouait Bourrebou, un autre international algérien qui évolue au même poste. Il était tout jeune à peine les 22 printemps, lorsqu'il fut intégré dans l'équipe fanion des Fennecs pour affronter à Alger en date du 27 septembre 1981, la formation française du Paris Saint-Germain. Après une année passée à Angoulême, club de seconde division, il préféra changer d'air puisque en 1985, il rejoint Cuiseaux-Louhans toujours en deuxième division. Cependant, au niveau international, il continua à être sollicité parmi les Fennecs jusqu'à l'âge de 25 ans, où il joua sa dernière rencontre sous la houlette du duo Saâdane-Mokdadi à Batna en date du 12 mars 1985 contre l'équipe nationale de la RDA. Saïd a porté le maillot national plus de trois fois. II était modeste, simple et il avait toujours les pieds sur terre. Ses vacances, il les passait chez lui à Akbou auprès de sa famille entouré de ses amis, des habitants de cette paisible et coquette ville qu'il chérissait tant et qui lui avait rendu son dernier hommage.