Ali Benflis, le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, a animé, hier, un meeting populaire tenu à la salle omnisport sise au chef-lieu de la wilaya de Mascara ; quelque trois mille personnes étaient présentes à cette rencontre pour ce début de campagne, dont le coup d'envoi a été choisi par le candidat Benflis, pour «prêter allégeance» à l'Emir Abdelkader, père fondateur de l'Etat moderne algérien. Allégeances habiles, alliances démocratiques et légitimation égalitaristes, pour Ali Benflis qui s'est affirmé comme étant un contre-pouvoir qui réalise l'ordre et l'unité. 26 chefs de parti politique étaient présents au meeting. MM. Benbaibeche Tahar, Benabdeslam Djamel, Touhami Abdelghani, Mohamed Saïd, Noureddine Bahbouhe, Mohamed Zerrouki, et la liste demeure longue, se sont joints à la cause du candidat Ali Benflis, sans oublier le président de la fondation de l'Emir Abdelkader, en l'occurrence M. Boutaleb, très mal en point vu son âge avancé, qui a voulu à sa manière rendre hommage à l'ancien chef de gouvernement, et le Mouvement des citoyens libres et dont le coordonateur régional Benarba, présent à cette cérémonie par conviction politique. Ovationné à chaque bribe, Ali Benflis a su comment discourir, sans choquer les militants et autres sympathisants ; le discours du candidat libre était «propre», «respectueux» et n'a pas connu des sensibilités n'a pas connu de . «Laissez-moi vous dire que ce régime n'organisera jamais d'élections libres et équitables si nous ne battons pas pour cela. Alors, la seule chose a faire ,c'est de lutter pour s'assurer que nous parvenons à ce que nous voulons dans le calme et le respect»,dira Ali Benflis. La Constitution, le Parlement, la justice, le chômage, la corruption, la bureaucratie et les autres maux sociaux qui rongent notre société ont été tous au menu du candidat à la présidentielle, y compris les partis politiques suivistes pour des considérations rentières à la course de postes ministériels. «1962, 1976, 1989 et 1996, la Constitution a été modifiée, certes, mais n'a jamais atteint le consensus escompté. Le Parlement demeure dirigé par téléphone par la Présidence, une justice à l'ordre, cela doit cesser et nous serons ce renouveau pour faire changer les mentalités obscures de ce qui sont censés de donner l'exemple d'une justice égalitaire entre les citoyens. Pourtant, nous avons les meilleurs magistrats et notre vision du renouveau pour changer la situation dans nos institutions à la dérive. Je lutterai personnellement pour une justice indépendante et pour l'instauration d'un véritable Parlement qui demande les comptes au gouvernement et aux ministres», martèle le candidat libre. Pour Ali Benflis, il faut hisser le niveau dans le fond et la forme, et il faudrait rendre à César ce qui appartient à César, «c'est-à-dire au peuple sa dignité et sa confiance, et ce, par l'instauration d'un Etat fort et respectueuse vis-à-vis de ses administrés. Le peuple ne doit pas être considéré comme un mineur, sous la solde des politiciens alimentaires et une société civile à la solde des dinosaures voraces». Le pluralisme syndical a été passé en revue et le candidat libre a promis de séparer le bon grain de l'ivraie en cas de victoire, où il a indirectement fait allusion à un syndicat aux bottes des partisans et des affairistes, proches de ceux qui tirent les ficelles.