La campagne électorale se poursuit dans le processus de sa mise en œuvre effective où les six candidats sont engagés dans la course à la présidentielle pour présenter leurs programmes aux électeurs pour le scrutin présidentiel du 17 avril prochain. Mais il reste que la présence trop pesante de l'idéologie de la pensée unique choix du passé toujours présent dans cette campagne électorale occultant des idées et des compétences et sans un débat politique de duel entre les candidats. En effet, l'élection présidentielle devient aujourd'hui avant tout l'enjeu du renouveau démocratique et économique compte tenu des nouvelles mutations profondes qui marquent la vie politique, sociale et économique face aux défis de la mondialisation et des évolutions du progrès des sociétés dans le monde. Les programmes de l'un ou de l'autre candidat à proposer aux Algériens pour surmonter les difficultés économiques et sociales actuelles cèdent incontestablement la place aux stratégies de développement et non aux stratégies de conquête du pouvoir de rente comme seul moyen qui reste consacré dans le fonctionnement du pays, ce qui est anormal dans une économie de marché comme c'est le cas de l'Algérie. Il va sans dire, le sort des programmes politiques et économiques demeure encore en suspens et presque aucune politique concrète n'est venue modifier l'héritage des années précédentes. En effet, il faut rappeler que l'Algérie est affectée par un système économique rentier dont un dualisme s'accentue de l'économie algérienne restée pendant longtemps publique dominante sur l'économie de marché qui bute aujourd'hui sur d'énormes problèmes et de contraintes socio-économiques. L'argent de la rente pétrolière continuera-t-il, sinon, à nous hanter ? Telle est la question qu'il faudrait enfin se poser à l'occasion de ce scrutin déterminant. Par contre, nous sommes très heureux de la conjoncture favorable du prix du pétrole, car notre pays en dépend presque totalement. ça nous fait gagner une masse d'argent en devise forte supplémentaire, mais l'argent n'a de valeur que si l'on sait s'en servir pour en tirer profit dans la croissance et le développement économique durable. Autrement dit, la rente pétrolière ne peut à moyen terme garantir la paix sociale ou donner aux jeunes la garantie et l'espoir d'un avenir meilleur fondé sur une vie socio-économique de progrès et de développement durable. Car la rente s'avère économiquement inefficace, ni même dominer ou subs-tituer l'économie de marché consacrée par la Constitution algérienne, voire sortir de l'immobilisme économique. A notre humble avis, il n'est plus possible aujourd'hui où l'Etat qui édifie l'économie et crée l'emploi en privilégiant les aspects financiers de la macro-économique sans se préoccuper de l'aspect de la politique micro-économique et des compétences à l'heure où l'actualité braque ses feux sur les grands rendez-vous de l'économie mondiale dont l'entrée de l'Algérie à l'OMC et le partenariat avec l'Union européenne (U.E.) dans le contexte des mutations mondiales et régionales d'une part, et sachant que la force productive doit reposer nécessairement sur les travailleurs, les entreprises et l'émergence d'une classe moyenne en général d'autre part. C'est tout l'enjeu futur afin de garantir à chaque Algérien un emploi et un revenu stable et par conséquent offrir des perspectives ouvertes à l'économie nationale afin d'améliorer le quotidien et les conditions de vie des citoyens. Qu'en est-il réellement ? L'Algérie n'est plus un petit pays ou une collectivité locale, et son économie ainsi que ses populations ne peuvent ignorer plus longtemps l'impact et les conséquences dont, notamment, la bureaucratie, la corruption, le chômage, l'inflation, qui se sont répandus à une allure vertigineuse dans notre pays et ont rongé nos institutions, voire même contribué à paralyser la vie socio-économique et le fonctionnement des collectivités locales apparues hors des réalités du terrain. Par ailleurs, l'indifférence et le mépris affichés à l'égard des citoyens qui ont abouti souvent à des situations désastreuses, car l'administré ne pouvant trouver l'écoute et le droit d'égard. Cela a donné naissance dans la gestion locale à l'absence d'esprit civique et dans presque toute la wilaya, la chaîne de contestations qui a ébranlé nos collectivités locales. Il est évident que notre développement économique ne peut avoir une chance de réussite où nos gouvernants ne font pas preuve de cette lourde responsabilité, notamment d'imagination féconde nécessaire, d'esprit d'initiative par la création de nouvelles richesses, d'activités nouvelles pour réduire la facture d'importation et l'éradication du chômage qui se posent avec une gravité exceptionnelle. Malgré une rente importante, on continue à gérer le quotidien. Sans conteste, il y a effectivement d'importantes améliorations dans les investissements collectifs et les infrastructures faits par l'Etat, des efforts salutaires dont pas moins de 500 milliards de dollars, soit environ trois fois le PIB et en moyenne 30 milliards de dollars/an, soit 50% environ de nos recettes annuelles sont consacrés à la réalisation de nos plans de relance entre 2000-2014. De plus nous constatons une bonne santé macro-financière, suite notamment à l'augmentation très soutenue des prix du pétrole, à savoir : l'Algérie n'est plus une économie endettée dont son niveau se situe entre 3 et 4 milliards de dollars, l'amélioration des conditions et de protection sociale des Algériens, des réalisations importantes dans les infrastructures et les équipements collectifs, l'accumulation en réserves de change à près de 200 milliards de dollars et en fonds de régulation des recettes (FRR) à près de 7 000 milliards DA (80 milliards de dollars). Mais sans pour autant parvenir à permettre leur intégration réelle dans le développement de l'économie des entreprises où il reste beaucoup d'efforts pour créer de vrais agents économiques pour être les garants de notre développement économique futur «la clé de la politique budgétaire de l'après- pétrole». Sachant que la structure actuelle de l'économie algérienne reste fortement dominée par les personnes physiques qui représentent 95%(commerces et services). Et tout ceci ne compense pas encore les tensions de l'inflation et l'accroissement de la croissance qui est une menace sérieuse, notamment sur l'économie nationale. C'est dire que les candidats doivent développer leurs programmes politique et économique sur les centres d'intérêt d'une politique micro-économique à forte démocratie, pour donner une grande place à l'investisseur, à l'homme à valeur H et aux connaissances techniques, afin de faire face aux défis présents et futurs à l'heure de la démocratie (pluralisme), de la globalisation de l'économie et de la finance. Et enfin, laisser émerger des idées novatrices, des débats d'opinion et s'organiser démocratiquement compte tenu de l'importance de l'implication des élus, des élites, des organisations professionnelles et de la société en général. Il convient de rappeler dans ce contexte la dépendance chronique du budget de l'Etat des recettes des hydrocarbures et notre économie n'arrive toujours pas à produire suffisamment et à parvenir à développer l'offre et à générer suffisamment de richesses, d'emplois et de technologies due essentiellement au manque de l'ordre dans le gouvernement des entreprises algériennes et d'ambitions des dirigeants d'entreprises, notamment les entreprises publiques économiques continuent d'être un fardeau pour le Trésor public, mais aussi et surtout, d'un mode de gestion fortement étatisé et d'une économie politique qui n'existe pas. Ce qui explique aujourd'hui un climat social particulièrement complexe et persistant dont les symptômes se manifestent à tous les secteurs d'activité qui affectent le bon fonctionnement de notre économie notamment. L'Algérie est aujourd'hui face à ces réalités économiques et politiques dont le besoin se fait de plus en plus pesant pour redresser la situation économique actuelle, car force est de constater qu'après cinquante ans d'indépendance, notre pays n'a malheureusement propulsé au rang de pays émergent ou avoir abouti sur la capacité et l'efficacité économique réelle, et par conséquent il reste toujours entre la vitalité macro-économique et l'inefficacité économique, otage de la rente pétro-gazière. L'enjeu est en effet important pour une nouvelle forme de bonne gouvernance locale pour concrétiser en effet, les actions et les politiques publiques sur le terrain tendant à garantir la paix sociale, à savoir comment assurer l'emploi aux jeunes ou demandeurs d'emploi ,de logements, d'aides sociales... qui se présentent de plus en plus nombreux devant les bureaux de l'Anem, l'Ansej, la Cnac, la Das..., lutter contre le chômage, la pauvreté, le gaspillage et l'exclusion sociale. Nous estimons que le futur président élu a une mission et une tâche beaucoup plus stratégique consacrant les valeurs d'un Etat de droit favorable à une dynamique de valorisation et de développement des richesses au service des citoyens et la transparence dans la gestion des affaires de l'Etat qui ont pour credo la démocratie participative et la qualité des dirigeants politiques et économiques méritant la confiance des citoyens. Ses qualités sont celles notamment des institutions et des hommes à valeur H (énergie, intelligence, compétence managériale, intégrité et forte personnalité, le sens de la responsabilité, la rigueur morale, la lucidité) comme le souhaitent et l'espèrent tous les Algériens. « Faire de l'Algérie par tous les Algériens et pour tous les Algériens une réalité ». Ce qui va attester bien la nouvelle donne de la transition dans le processus démocratique et la vie socio-économique. Car la politique, la société civile, les élites et les classes moyenne et ouvrière sont étroitement liées par une force unie pour assurer le développement économique et social ou du moins d'une bonne approche pour orienter et valoriser les ressources et les potentialités des régions pour la bonne santé du pays. Ceci dit, le développement local doit être un développement intégré et cohérent pour la bonne gestion des ressources qui créent la valeur ajoutée et le développement des politiques publiques pour une meilleure prise en charge des préoccupations et des besoins sociaux des populations sont à prendre en charge sérieusement aux fins de stabilisation socio-économique. A ce titre, la présidentielle 2014 reste bien évidemment le cœur de la problématique de la transition, En effet, l'Etat continue d'intervenir en mettant en avant l'argent du pétrole et du contribuable, alors que la force d'un pays ne réside pas aujourd'hui dans l'importance des moyens financiers, mais bien plus dans l'habileté et la méthode dont il gère et contrôle ses ressources, qui sont caractérisées aujourd'hui par une forte bureaucratie et une idéologie socialiste choix du passé toujours présent. Cela pose de manière tout aussi récurrente la question de la gestion et le contrôle des finances publiques chère à la population à laquelle il est urgent de remédier et de proposer des solutions pérennes car les choses sont devenues plus compliquées face à la crise de confiance entre les élus, l'administration et les populations à l'origine de la pression de la rue, notamment quand on voit la détresse des populations à travers ces émeutes causant des pertes matérielles considérables et dramatiques en vies humaines, des caves occupées à titre d'habitation, des familles abandonnées à leur triste sort faute de logis, l'accroissement de la délinquance, les immolations, harragas, vols, SDF, malades mentaux errant dans nos villes sans assistance sociale face à une grande indifférence (...).