Quelque 3 000 personnes, en majorité des étudiants, affiliés au MCB, MAK, RCD ou FFS ont marché le 20 avril, une date symbole qui marque le 34e anniversaire du Printemps berbère. La procession a prit le départ du campus Abderrahmane-Mira à Targa Ouzemour, pour traverser la route du stade, El-Hammadia, Dawadji et aboutir dans une ambiance festive devant le siège de la wilaya. Les carrés étaient séparés, ce qui dénote d'une organisation sans faille ; des slogans dénotaient la colère contre le refus de la reconnaissance de tamazight et ce, dans uneparfaite union. Si ceux du MAK étaient virulents et plaidaient pour une pure «autodétermination», ceux du MCB, qui revient au-devant la scène après une longue absence, s'exprimaient en termes culturels. «Tamazight, langue nationale et officielle», et un clin d'œil à la ville de Ghardaïa dont les marchants ont déploré le sang versé «Assez de sang mozabite coulé, basta basta». Des portraits de Ferhat Mehenni, ainsi que des drapeaux aux couleurs amazighes ont été brandis lors de la procession. Dérapage En dépit de la bonne organisation manifeste, qui n'a laissé aucune faille, les carrés ont été infiltrés et l'irresponsable arriva face au siège de la wilaya. A ce niveau, les esprits se sont échauffés, et certains se sont attaqués au portail qui est resté jusque-là inviolable, malgré les maintes manifestations qui se sont déroulées, dont la dernière en date du 16 avril où le meeting de M. Sellal a été empêché et suivi d'émeutes qui sont venus à bout de la maison de la culture (calcinée) et une partie de la façade de la direction de l'éducation (saccagée) Appel au calme Le portail de la wilaya a été défoncé par des manifestants. C'est alors que les forces anti-émeutes cantonnées à l'intérieur de la wilaya ont usé de gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations. Hier, alors que le wali appelait au calme, la situation était sereine, mais un important dispositif sécuritaire était maintenu en alerte face au siège de la sûreté de wilaya. Le 20 avril a été pour autant célébré par de nombreuses régions qui se sont contentées de l'aspect festif, mettant de côté le caractère revendicatif, notamment quand il est exploité à d'autres fins !