«Tous les peuples qui se sont libérés ont eu leurs martyrs. Le chemin que nous avons emprunté sera jalonné de tombes de nos martyrs, témoins immuables des sacrifices consentis par le peuple.» «L'histoire retiendra que la révolution est une question d'hommes, que ce sont les hommes qui font l'histoire. Ceux qui la subissent ne méritent pas le nom d'homme. Enseignez et rabâchez l'esprit de continuité et de sacrifices», écrivait Si M'hamed en 1958, à l'un de ses adjoints. Né en 1923 à Khemis Miliana, le colonel Si M'hamed issu d'une famille modeste s'avère dès son jeune âge un ardent défenseur de la cause du peuple algérien. Il milite très jeune au MTLD et fait partie des mouvements de jeunes. Il est responsable du groupe SMA El Widad, scoutisme qui devient l'école du nationalisme avec comme dirigeants Mohamed Bouras, Omal Lagha, Sadel El Foul, Bouzar Mohamed, etc. Arrêté au lendemain du 8 mai 1945, il reprend la lutte dès sa libération. Membre de l'organisation secrète (OS), la répression ne l'épargnera pas. Il fut arrêté en 1950 avec plusieurs de ses compagnons. Libéré trois ans plus tard, il fut interdit de séjour dans son département. Cela ne n'empêchera pas de poursuivre avec la même détermination ses activités patriotique. Dès le 1er Novembre 1954, il entame l'organisation des maquis : sensibilisation, pénétration et formation des unités d'élite. Il multiple les rassemblements populaires, désigne partout des responsables locaux à la tête des cellules. L'organisation s'implante solidement dans toutes les régions. Il participe le 20 août 1956 au congrès de la Soummam et est désigné commandant politique, membre du conseil de la wilaya IV, selon le nouveau découpage du FLN-ALN. «Face à un ennemi plus puissant, nous sommes appelés à définir dans notre lutte un type de guerre populaire pour lequel l'adversaire n'est pas préparé et notre arme absolue demeure l'organisation», disait-il à ses djounoud. Bientôt sans son impulsion, la wilaya IV fit trembler l'armée coloniale et compte des chefs prestigieux comme Si Lakhdar, Si Azzedine, Si Boualem Bousba (de son vrai nom Bachir Attar). Les célèbres katibate aux noms légendaires telles Hamdania, Zoubeiria, Athmania, et le commando Ali Khodja, marquèrent en lettres d'or leurs batailles à Amrouna, Bouzeguez, Bab el Bakouche... Promu colonel, Si M'hamed organise la vie dans les maquis et les zones contrôlées par l'ALN : éducation, santé et propagande. L'ennemi échoue lamentablement dans les batailles devenues célèbres, comme celles de Zbarbar, Oued el Akhira, Palestro, Tizi Franco. Il lutte avec acharnement contre les différents complots organisés et dirigés par les services du capitaine Leger, destruction des unités messalistes commandées par le sinistre Belounis, ralliement de la harka dirigée par Belhadj Djillali dit «Kobus» offensive générale contre la «Bleuite» (traitres infiltrés). Mais vient ce jour fatal, le 5 mai 1959 où Si M'hamed tombe héroïquement au champ d'honneur au cours d'un accrochage meurtrier à Ouled Bouachra dans la zone de Médéa. Pour cette cérémonie du souvenir, la commission culturelle de l'APC de Khemis Miliana a élaboré un riche programme qui s'est étalé du 1er au 6 mai avec de nombreuses conférences à la salle des fêtes et a organisé des visites à l'école Kelkouli (jadis, école indigène) où Si M'hamed a fait ses premières classes. En outre, plusieurs tournois sportifs ont été retenus comme le football et le basket avec la participation des équipes d'Alger, Blida, Boufarik, Staoueli, Cherchell et Médéa. Ses compagnons anciens moudjahid se retrouveront le 5 mai 2014 dans la wilaya de Médéa afin d'honorer la mémoire de leur vaillant chef et des nombreux martyrs morts pour l'indépendance et la liberté.