Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a organisé hier, à Alger, la 7e session de son conseil national. A l'ordre du jour, l'analyse de la situation politique nationale, l'évaluation de l'état d'avancement de l'initiative multipartite pour le changement, la situation organique et la politique générale du parti. Le RCD, qui a déjà décliné l'invitation d'Ouyahia à participer aux consultations sur la révision constitutionnelle, a fourni une analyse approfondie de la situation actuelle marquée par une démarche «réformatrice» du pouvoir en place qui est totalement rejetée par l'opposition. Pour le RCD, la seule voie de salut possible pour sortir de cette impasse est la tenue d'une conférence nationale pour la transition démocratique. «Le succès de la transition démocratique est une condition de sauvegarde de la nation algérienne», a indiqué, hier à Alger, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, estimant que la coordination initiée, à cet égard, avec d'autres formations politiques représente la réponse la «plus adaptée» à la situation actuelle. «La transition démocratique est une innovation politique qui n'appartient pas au registre politique du système. Nous avons fait l'effort de contacter tout le monde par loyauté et pédagogie. La conduite et le succès de la transition démocratique est une condition de sauvegarde de la nation algérienne. Nous y travaillons avec nos partenaires avec détermination», a souligné M. Belabbas à l'ouverture des travaux de la 7e session ordinaire du conseil national du parti. Il a rappelé que la conférence nationale que projette d'organiser la coordination pour les libertés et la transition démocratique le 10 juin à l'hôtel Hilton d'Alger, était «ouverte à tout acteur acquis à la perspective d'une transition démocratique» et «sera l'occasion de définir et d'énoncer les cadres, méthodes et règles qui doivent prévaloir pendant la période de transition». Relevant que des invitations seront adressées à partir de dimanche à des partis politiques, personnalités nationales et autres représentants de la société civile pour prendre part à la conférence, M. Belabbas a rappelé que cette rencontre «fixera les règles démocratiques qui s'imposent à tous les participants à la transition et œuvrera à l'élaboration de conditions de la libre expression politique». Concernant les consultations autour de la révision de la Constitution qui se dérouleront en mois de juin sous la direction du directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le président du RCD a estimé que «le projet de Constitution adressé aux partis politique confirmait le manque de sérieux de la démarche et l'inconsistance des amendements proposés», car, a-t-il relevé, «aucun problème fondamental n'a été abordé». Ghozali n'ira pas aux consultations Invité en tant que personnalité nationale, l'ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid, Sid-Ahmed Ghozali, ne prendra pas part aux consultations sur la révision de la Constitution qui seront menées le mois prochain par Ahmed Ouyahia, a-t-on appris de sources informées. Ghozali a participé aux consultations de 2011 qui avaient été conduites par Abdelkader Bensalah. Il n'ira donc pas à ces nouvelles consultations – même par courtoisie. Des consultations qui sont d'ores et déjà boycottées par toute l'opposition. Les propositions contenues dans cette mouture sont révélatrices de ce que sera la future Constitution du pays, déjà contestée par une grande partie de la classe politique et critiquée par des juristes et autres constitutionnalistes. Quand à Mouloud Hamrouche, invité lui aussi officiellement à participer aux consultations sur la révision de la Constitution par Ahmed Ouyahia, il dira peut-être à s'il accepte d'y aller ou non, lors de la conférence de presse qu'il doit animer aujourd'hui à Oran. Alors que le MSP a tranché pour le boycott des consultations avec le pouvoir concernant la révision de la Constitution, l'ex-président de ce parti, Aboudjerra Soltani, ne semble pas l'entendre de la même oreille. Il a, en effet, décidé de prendre part aux consultations politiques qui seront lancées au mois de juin prochain, mais en sa qualité de personnalité nationale. Avec cette précision que sa participation n'engagera en aucune façon le Mouvement de la société pour la paix.