«Nous ne pouvons pas faire confiance au pouvoir» Intervenant à propos de la révision de la Constitution, Ali Belhadj a indiqué que lui et ses acolytes du Front islamique du salut ne feront plus confiance au pouvoir. L'ex-n°2 d'Abassi Madani, qui a donné un prêche à la fin de la prière du vendredi au niveau de la mosquée de Kouba, a ajouté que si les responsables du pouvoir étaient vraiment honnêtes, ils devraient tout d'abord prendre des mesures concrètes à savoir : autoriser officiellement le retour du parti dissous (FIS), indemniser les islamistes qui avaient été injustement internés au sud et autoriser le retour des militants de l'ex-FIS qui avaient été illégalement démis de leurs fonctions pendant la décennie noire. Cette intervention a soulevé des brouhahas des présents, scandant à plusieurs fois «Allah ou Akbar» Dieu est Grand. Au cours de son allocution donnée devant plusieurs dizaines d'islamistes, Ali Belhadj a indiqué que le pouvoir a déjà «volé» la victoire du Front islamique du salut en 1992 alors qu'il a promis de respecter la Constitution. «Ce sont ces raisons qui nous obligent aujourd'hui de rejeter la main tendue du pouvoir», a-t-il souligné. «Pour l'instant, je n'ai pas été invité personnellement à prendre part au dialogue avec le pouvoir mais je mets en garde ceux qui devaient le faire», a-t-il indiqué. «Le pouvoir n'a jamais respecté les lois que lui-même conçoit et ne fait qu'appliquer la Constitution du mépris (hogra) de la dictature et de la corruption», a-t-il martelé. Comme à son accoutumée, le n°2 de l'ex-parti dissous a tiré à boulets rouges sur le pouvoir, indiquant que seule sa disparition définitive pourrait rendre la stabilité au pays. Ali Belhadj a ajouté que l'Algérie est en danger en raison de l'illégitimité du pouvoir, de l'insécurité qui prévaut dans nos frontières et des conflits internes qui empoisonnent la vie des Algériens. Critiquant la visite du ministre de la Défense français en Algérie, Ali Belhadj a demandé à ces acolytes de ne pas accepter l'exploitation du gaz de schiste en Algérie. «Il faut que le peuple algérien sort dans la rue pour réclamer l'annulation de l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste car selon lui, c'est à des instructions de la France que l'Algérie a cédées», a déclaré Ali Belhadj. A titre de rappel, le prêche d'Ali Belhadj a été donné à la mosquée «Al Wafa Bi El Ahd» de Kouba en présence de plusieurs dizaines d'islamistes. Comme dans les années 1990, plusieurs «barbus» menus de caméras et magnétoscopes ont filmé l'intervention de leur «émir».