A l'approche des grandes chaleurs et en raison de la propagation des conflits au niveau de l'ADE, les habitants de la wilaya de Khenchela craignent des graves perturbations dans l'alimentation en eau potable. «Si pendant l'hiver les robinets des citoyens étaient constamment à sec, il faudrait s'attendre au pire pendant l'été» a déclaré, un fonctionnaire de la wilaya, résidant au niveau de la cité Ben Boulaid. La majorité des citoyens avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet craignent une grave perturbation en eau pendant la période estivale. Du côté de l'entreprise de l'ADE, les techniciens redoublent d'effort et se préparent à assurer la disponibilité de l'eau et de satisfaire la population en cette matière. Malheureusement, les conflits internes qui secouent cette entreprise étatique risquent de se répercuter sur la gestion et le pire est à craindre. Selon nos interlocuteurs, l'agression dont a fait l'objet le chef de secteur d'El-Hamma avant qu'il ne soit relevé de ses fonctions a suscité la colère et le mécontentement des cadres syndicaux et d'une grande partie des travailleurs de l'Algérienne des eaux de Khenchela. Cette nouvelle affaire s'ajoute aux nombreux conflits internes qui secouent l'unité-ADE de Khenchela et dont les conséquences ont influé directement sur la bonne gestion de l'entreprise. Que ce soit au chef-lieu de wilaya où dans les autres communes, les robinets restent à sec depuis plusieurs jours. Dans certains quartiers de la périphérie, les citoyens attendent parfois deux à trois mois pour recevoir une heure de temps de l'eau pendant quelques jours. La majorité des citoyens avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet ont indiqué qu'ils ne boivent plus de l'eau des robinets en raison de sa mauvaise qualité. « Les robinets coulent une fois pendant deux jours. « C'est pour la lessive que nous l'utiliseront l'eau du robinet», ont indiqué des citoyens de la cité Sonatiba. Selon un cadre syndical, la « Guerre des clans» paralyse l'unité et ne fait qu'approfondir le mal qui ronge l'entreprise et qui est déjà profond. Ce dernier ne trouve pas comment expliqué qu'un cadre soit agressé par un de ses subordonnés et c'est lui-même qui fut sanctionné. « Le chef de secteur d'El-Hamma a été violemment agressé d'un coup de tête par l'un de ses agents. Au lieu de suspendre l'agresseur, le directeur de l'unité n'a pas trouvé autre que de relever le chef de secteur de ses fonctions sans que l'agent ne soit inquiété», a ajouté le cadre syndical. Cette nouvelle affaire n'est pas la dernière, deux cadres dont un ex-directeur ont fait l'objet de mutations abusives, a ajouté notre interlocuteur. L'ex-directeur qui a été relevé de ses fonctions à la suite de la perte d'un camion se voit aujourd'hui obliger de rejoindre la ville de Timgad pour y travailler, a-t-on appris de l'intéressé. « Je suis disposé à rejoindre l'Ouest du pays pour échapper à « l'enfer» de cette entreprise et qui m'a causé jusqu'ici beaucoup de mal», a-t-il ajouté. L'intéressé qui est ingénieur de son état et fils de chahid, jouit d'une grande considération de la part des travailleurs de l'unité, a-t-on appris auprès de collègues. Le deuxième cadre qui dirigé le service commercial a fait l'objet d'éloignement et fut chargé de suivre un projet en dehors de la direction de l'unité. Les cadres du syndicat de l'unité ont indiqué qu'un gardien a été obligé de payer le prix du camion perdu qui avoisine les coûts de 180 millions de centimes. Ces derniers ont ajouté qu'aucune déclaration n'a été faite aux services des assurances alors qu'il était assuré. Plusieurs autres cas ont été évoqués par les cadres syndicaux dont la mutation d'un cadre vers la commune de Fais, le licenciement arbitraire d'une chef de service de finances après plus de 20 ans de service. Cette dernière qui a mis à nu un détournement de fonds a été même privée de recevoir l'ensemble de ses droits dont ces indemnités et rappels depuis 2011, nous a été expliqué. Certains travailleurs qui ont bien voulu garder l'anonymat parle de décisions de promotion qui se font signer après les heures de travail, pour les amis de hauts responsables. « Nous sommes prêt à témoigner et à donner les noms, les dates et les lieux de ce nous avons avancés si des garanties de ne pas être mis à la porte, nous soient donnés », nous a indiqué un cadre de l'entreprise. Toujours et selon nos interlocuteurs, la situation qui prévaut à l'entreprise est explosif et pourrait paralyser l'unité à n'importe quel moment. « Lors de notre déplacement à Alger, le directeur général nous a promis qu'il prendrait les mesures nécessaires pour y remédier à cette situation avant le mois de mars dernier mais rien n'a été fait jusqu'à ce jour». Nous avons donné ici, les déclarations d'un cadre syndical. Comme d'habitude, nous avons tenté à maintes fois de joindre le directeur de l'ADE ou l'un de ses collaborateurs cadres mais sans résultat. Même la dame chargée de la communication est injoignable, nous a-t-on indiqué. Comme toujours, seul le service de contrôle de gestion reste joignable au niveau de la direction générale et que malheureusement, il ne pourrait pas répondre à nos questions.