Plus de 2 900 mineurs auteurs de crimes et 2 723 autres victimes ont été recensés par les services de la Gendarmerie nationale durant l'année 2013. 980 nouveaux auteurs et 870 victimes ont été enregistrés durant les quatre premiers mois de l'année en cours. Ce constat inquiétant concernant la délinquance juvénile et les différentes formes de violence physique et morale ainsi que la nécessité de la mise en place d'une stratégie adéquate ont été abordés lors d'une conférence de presse tenue hier à l'école de police judiciaire de la Gendarmerie nationale à Zéralda (Alger). Intervenant à l'occasion, le colonel Mustapha Lalmas, directeur de la prévention et de la sécurité publique au commandement de la Gendarmerie nationale, a indiqué qu'un total de 1850 personnes âgées de moins de 18 ans a été cité dans des affaires de criminalité entre janvier et avril derniers. Des affaires traitées, explique-t-il, par les brigades territoriales assistées par les brigades de protection des mineurs. «En 2005, la Gendarmerie nationale a mis en service ses trois premières cellules de protection des mineurs (Alger, Oran et Annaba) dans le cadre de son programme de développement, puis en 2011, ces cellules sont devenues des brigades contenant une dizaine d'éléments chacune et répartie sur huit wilayas», a souligné le colonel Lalmas. Pour sa part, le lieutenant-colonel Amora, directeur de la formation à l'école de police judiciaire de la gendarmerie, a expliqué que l'école est à sa troisième promotion de gendarmes ayant acquis une formation en médiation sociale pour être affectés aux brigades des mineurs. Il s'agit, précise-t-il, de 31 gendarmes hommes et femmes qui ont suivi un cycle de formation spécialisée dans plusieurs domaines liés notamment aux comportement avec les sujets mineurs, leur prise en charge et la médiation sociale avec parents, entourage, école et autres. La nouvelle promotion sortie hier de l'école de Zéralda, et dont la cérémonie a coïncidé avec la Journée internationale de l'enfance, a porté le nombre de gendarmes affiliés aux brigades des mineurs à 90 éléments pour les huit brigades en attendant la généralisation à travers les 48 wilayas du pays. Pour ce qui est des missions de ces unités spécialisées de la gendarmerie, le chef de la cellule de communication au commandement central, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, a indiqué «qu'elles sont composées d'éléments spécialement formés pour s'occuper des jeunes délinquants lors des investigations en tenant compte des spécificités de la personnalité des mineurs qui exige un traitement différent de celui réservé aux adultes». Elles sont, en effet, chargées d'assurer une surveillance des milieux fréquentés par les mineurs afin de prévenir tout danger moral ou physique auquel ils peuvent être exposés, de sensibiliser les mineurs sur les risques de déviance et ses conséquences, de rechercher et de constater toute infraction aux lois et règlements régissant le domaine de protection des mineurs. Il s'agit, également, de procéder aux enquêtes dans lesquelles des mineurs sont impliqués en qualité d'auteurs ou victimes, en coordination avec les magistrats spécialisés, de participer aux enquêtes judiciaires diligentées par les unités territoriales ou spécialisées de la gendarmerie nationale lorsque des mineurs sont impliqués et de sensibiliser les jeunes en coordination avec les organismes spécialisés, notamment les établissements scolaires, les maisons de jeunes, les associations de jeunes et les médias. «Les activités de cette brigade en tant que structure de proximité devront être orientées essentiellement sur les quartiers populaires où le risque de déviance juvénile est plus important», a encore expliqué le lieutenant-colonel Kerroud.