Le projet de la révision de la Constitution explose en catimini, la scène nationale, les fronts de l'opposition se mobilisent malgré, les décadences ayant frappé beaucoup d'entre eux dans leur chair, déjà le pôle des forces du changement a été divisé, aujourd'hui la CNLTD colmate les plaies de ses alliés, avant de prendre le chemin vers une confrontation avec le régime en place. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), a levé enfin, le rideau hier sur sa plateforme politique, qui sera soumise au débat, le 10 juin prochain, un avant-projet auquel participera les différentes personnalités nationales, partis politiques, et acteurs sociaux, a fait savoir, Abderrezak Mokri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et membre de la Coordination. Contacté hier par téléphone, Mokri dit que la Coordination a déjà envoyé des invitations à tout le monde y compris, le pôle des forces du changement, à sa tête M. Ali Benflis. La première conférence de la CNLTD sera une importante occasion pour l'opposition de mettre de côté ses divergences et préparer un terrain d'entente pour se concerter sur une feuille de route commune, dans ses idées, ses principes et ses moyens d'agir afin de concrétiser ce programme adopté à l'unanimité, entre les différentes composantes politiques du front de l'opposition. A travers cette nouvelle donne révélée au grand jour, la Coordination avait en effet, exposé les raisons et les motifs d'acheminer l'Algérie vers une transition démocratique, tout en s'illustrant de la crise actuelle, qui s'identifie aisément par les symptômes suivants, d'abord, l'absence de la démocratie participative dans la gouvernance et la gestion des affaires publiques, ainsi que le non-respect des principes d'équité et de justice par l'administration et l'appareil judiciaire et la généralisation de la corruption instrumentalisée comme mode de pérennisation du système, d'autant plus que, les résultats économiques sont désastreux en matière de développement et d'investissement, à savoir que les budgets alloués dont les dépenses avoisinent 700 milliards de dollars en 15 ans. Ce sont autant de signaux qui prouvent que l'Etat algérien se convertit inexorablement d'un Etat défaillant à un Etat incohérent avant de s'abimer dans une situation de non-Etat, bien que le problème soit structurel dans le tissu de politique de l'Etat, pour cette raison là les partis politiques et les personnalités participant à cet événement considèrent que la transition démocratique est une exigence nationale à même de garantir, les libertés et la stabilité et de conduire le pays vers la voie du développement et du progrès économique, par contre, la conférence nationale de la CNLTD aura pour vocation à définir et énoncer les cadres et méthodes qui doivent prévaloir la période de transition. Elle vise la consécration des libertés, et d'une transition démocratique qui s'appuie sur les principes de la déclaration du 1er Novembre 54 comme cadre de référence de l'Etat algérien, avec le respect des éléments fondamentaux, de son identité et ses valeurs, également le caractère républicain de l'Etat, ainsi que la préservation de l'unité nationale et l'harmonie sociale, ainsi que l'exclusion de toute forme de violence dans les pratiques politiques. Toutefois, la CNLTD réitère sa détermination d'élaborer une Constitution consensuelle qui repond largement aux exigences de nouvelles réalités «complexes» et «diversifiées ». Par ailleurs, le président du MSP Abderrezak Mokri, invité à commenter le retour de l'ancien patron du parti Abou Djerra Soltani, qui vient juste de décliner l'invitation du chef du cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, accusé il y a quelques mois d'avoir trahi la ligne rouge du parti, s'il avait pris part aux consultations, une situation qui a suffisamment bouleversé les dirigeants et les cadres du MSP, face à l'hésitation de ce dernier. M. Abderrezak Mokri a démenti en outre, la présence de contentieux entre lui et Abou Djerra Soltani, tout en réaffirmant que : «Ce sont des informations inféodées, des rumeurs rapportées par la presse, le MSP va bien, et tous les cadres vont participer à cette rencontre nationale », lance-t-il.