Israël vit un cauchemar sans fin. Après l'échec de sa stratégie de division en Syrie où il a tout fait pour présenter la guerre comme une confrontation sanglante entre deux courants de l'Islam en se basant sur l'ancien schisme primordial entre Sunnisme et Chiisme, voilà que les dissensions intestines interpalestiniennes prennent publiquement fin avec la création d'un gouvernement palestinien d'union nationale, certes fragile, mais assez pour faire paniquer l'ensemble des inamovibles oligarques israéliens. Cet échec marque l'effondrement de plusieurs constructions pseudo-intellectuelles ayant servi à affaiblir à la fois les environnements immédiats, intermédiaires et lointains d'Israël. Comme à chaque tombée des masques, le gouvernement israélien a recours aux excès. Il menace d'annexer la Cisjordanie au mépris des résolutions des Nations unies, il «bloque» (en fait c'est du vol caractérisé) les taxes et redevances palestiniennes, il coupe l'approvisionnement en eau, en fuel et en électricité sur les populations palestiniennes (mais jamais Internet, détail d'une extrême importance)... A priori, ce comportement paraît tout à fait irrationnel, illogique et susceptible de relever d'une hystérie collective. Déclenchant parfois une incompréhension totale du grand allié US. Mais en réalité, Israël n'a jamais voulu, ne veut pas et ne voudra jamais de la paix puisqu'il se considère en guerre. Il se cache derrière une multitude de prétextes comme les divisions inter palestiniennes qu'il a lui même suscitées et encouragées en déclarant qu'il n'a pas d'interlocuteur fiable puis se fâche quand il se retrouve face à un interlocuteur. Cette mentalité chicanière enrobée d'un kafkaïsme de classe cache mal la nature belliqueuse d'un cabinet de guerre israélien, lequel se croit en pleine troisième guerre mondiale pour assurer sa survie. Décidément, l'an de grâce 2014 est bien l'Annus Horribilis des stratèges de Tel-Aviv.