Arafat, que Sharon présentait comme le principal verrou du processus de paix, est mort et le Premier ministre israélien est toujours resté campé sur ses positions belliqueuses en ne laissant entrevoir aucune perspective de relance du processus de paix. Le Premier ministre israélien avait parié après la mort de Arafat sur un déchaînement de violence interpalestinien. Il fut vite démenti par la maturité et l'esprit de responsabilité des dirigeants et du peuple palestinien qui ont montré à la face du monde des Israéliens d'abord, que le souci de l'unité nationale est un principe sacré partagé par l'ensemble des Palestiniens par-delà leurs chapelles politiques. La question de la succession à Arafat avait été, en effet, présentée par des milieux politiques bien pensants comme une opération à haut risque qui allait réveiller les vieux démons des luttes fratricides pour le pouvoir entre les différentes factions palestiniennes. La sérénité avec laquelle la période d'intérim est en train d'être assumée par le président du Conseil législatif palestinien (Parlement) Rawhi Fattouh, pour une période de 60 jours conformément aux dispositions de la Constitution de l'Autorité palestinienne, et les conditions des plus normales également dans lesquelles se prépare l'élection présidentielle prévue pour le 9 janvier prochain constitue assurément la meilleure réponse du haut niveau de conscience politique que les Palestiniens sont en train de donner au monde et principalement à leurs ennemis qui ont toujours joué sur la division et les rivalités interpalestiniennes pour justifier l'occupation et l'absence d'interlocuteur valable et crédible pour asseoir une paix durable dans la région. Le numéro deux de l'Olp Mahmoud Abbas, un vieux compagnon de route de Yasser Arafat qui a connu aux côtés de ce dernier toutes les péripéties du long combat pour la libération de la Palestine, jusqu'à sa nomination pour quelques courts mois au poste de Premier ministre du gouvernement palestinien a été choisi par la direction du Fatah comme le candidat du consensus à la prochaine élection présidentielle. L'intermede de la candidature de Marwan Barghouti, condamné à perpétuité par la justice israélienne et incarcéré dans les geôles israéliennes, n'aura été que de courte durée. Barghouti qui avait annoncé par l'intermédiare d'un proche sa candidature n'a pas tardé à se raviser en se retirant de la course au profit du candidat du Fatah qu'il a assuré publiquement de son soutien. Sur le terrain, Israël a repris ses incursions en territoires palestiniens après quelques jours de trêve qui ont suivi la mort de Arafat renouant avec la politique de la canonnière et la liquidation physique des dirigeants palestiniens.