L'univers de la musique vient de révéler la naissance d'une nouvelle étoile lumineuse dans le ciel du grand Maghreb, Sarah Ayoub, une chanteuse orientale née à Casablanca au Maroc. Son talent et sa passion pour le chant ont été découverts par son père musicien, joueur de Oûd. Aujourd'hui, le premier opus de la jeune artiste arrive dans les bacs, dédié à tous les Maghrébins. Entretien. La Nouvelle République : Qui est Sara Ayoub ? Sara Ayoub : Je suis une chanteuse marocaine, très passionnée par la musique, la mélodie et le rythme émouvant des morceaux classiques, interprétés par des figures emblématiques de la chanson arabe, telles Asmahan, Abdel Halim Hafez, Oum Kalthoum, Farid El Atrache... que de la chanson française comme Edith Piaf, Jacques Brel, Michel Berger,... ou encore anglo-saxonne à l'image de Renée Geyer, Luther Vandross... Chanter et jouer d'instruments constituent les moyens les plus adéquats de faire incarner le passé dans le présent, il se fait d'ailleurs, d'intuition, de bon sens, on fait souvent appel à l'émotion, et aux sentiments afin de transmettre des idées nobles et des mélodies qui puissent colmater les plaies et les déchirures des coeurs brisés, un moyen de faire réconcilier ainsi la chanson classique avec la modernité pour qu'elle s'adapte aux nouvelles exigences. Mon style consiste à reprendre les célèbres chansons connues notamment dans les années 1970 et 1980, et d'y mettre ma touche personnelle, pour que les futures générations et les Occidentaux aient une idée sur notre patrimoine musical. Quels sont les sujets et les objets traités dans votre prochain album ? L'objectif est de toucher à tous les sujets de la société, mais beaucoup plus, ce sont des chansons d'amour, de tendresse et de douceur, à savoir que personne ne peut nier, aujourd'hui, ou encore les effets néfastes de la mondialisation sur les populations. D'ailleurs, on est souvent agressé par des images violentes et des idées choquantes, notamment avec ces bouleversements politiques survenus dans plusieurs pays arabes. Je pense que le citoyen de la région a besoin d'un moment de tranquillité, de calme et de vivre la nostalgie du temps qui passe. Le répertoire sur lequel toute mon équipe a travaillé durement, a pour vocation de faire une rupture avec la musique qui déprime les gens pour aller vers celle qui guérit. Mon prochain album va répondre considérablement à cette exigence. Quelles sont vos sources d'inspiration ? Je m'inspire des anciennes chansons, qui malgré le temps qui passe, restent toujours vives, ancrées dans les esprits telles que la chanteuse australienne Renée Geyer, son humble musique touche différemment les individus, car elle permet de savourer avec des instants de silence et de paix, une musique époustouflante qui transporte le public à une époque lointaine de l'histoire, à une tournée magnifique, dont le public se laissera aller au rythme des airs entrainants caractérisant chacune de ses chansons épanouissantes. Vous dites : «Je considère le chant comme une passion, mais aussi, je le vois comme une profession, la musique, c'est la meilleure chose qui m'est arrivée dans la vie, je me laisse porter par la mélodie, bien que je vis les moments de charme de la poésie, et la séduction de la musique classique, je chante parce que je veux rendre un hommage à mon père mais aussi, aux grands artistes ayant enrichi le répertoire oriental. Aujourd'hui, c'est à nous de suivre ce chemin qui a été tracé par nos ancêtres. Pourquoi vos choix musicaux sont-ils très importants ? Evidemment, en choisissant les bonnes paroles, et en sachant composer les meilleures musiques, vous parviendrez à convaincre les auditoires. Je ne vous cache pas qu'au fil du temps, j'ai acquis plus d'expérience en travaillant aux côtés de grands artistes orientaux tels que Saber Rebai, cela m'a permis de développer mes capacités et mes tendances musicales. Aujourd'hui, j'ai davantage confiance en moi, je suis persuadée que le public appréciera mes morceaux musicaux. J'ai eu ce sentiment lors d'un défilé de mode, organisé à Paris et suite à l'invitation de Mme Yasmina, créatrice et couturière algérienne, pour y assister. Au Salon du mariage oriental, j'ai eu l'honneur de chanter quelques morceaux classiques du répertoire oriental, j'ai été chaleureusement accueillie par le public qui a apprécié cette voix qu'il venait à peine de découvrir, j'ai été étonnée de cette communion avec le public. À quel point la musique compte-t-elle pour vous ? La musique vous détend, vous délasse, elle comble le vide quand vous êtes seul, elle vous fait oublier les problèmes du quotidien, elle guérit les blessures du temps et elle nous fait vivre dans un château de rêves, rempli d'amour et de tendresse, où il n y a pas de place pour la guerre, la haine et la rancune. Parlez nous de la fameuse chanson «Ahwak»... C'est un hymne à l'amour. Ce premier single est un bijou d'élégance et de mélancolie. Une reprise émouvante de l'un des plus grands chef-d'oeuvres de la chanson orientale, alliant à la fois une fidélité à l'esthétique arabe à une grande modernité dans l'interprétation. C'est une chanson d'amour sensible et romantique, un thème universel et hautement symbolique. Une référence de l'amour des années 1950, ce classique jadis chanté par Abdelhalim Hafez, surnommé le «Rossignol brun» et qui continue encore aujourd'hui à marquer fortement l'histoire du chant oriental. Une histoire d'amour vous lie à l'Algérie... Je suis énormément inondée par la joie et la liesse de me retrouver à nouveau avec mes fans, et mes amis ici en Algérie où je me sens souvent chez moi. D'ailleurs, je considère que la réussite d'un artiste doit avoir lieu dans son propre pays avant d'aller vers l'Europe ou l'Amérique. Pour moi, c'est très important que mon premier album soit couronné d'un succès ici au Maghreb où je suis née et où j'ai grandi tandis que l'Occident vient en deuxième position.