Les réfugiés syriens installés au Liban vont bientôt représenter plus d'un tiers de la population dans ce pays fin 2014, indique un rapport des Nations unies publié jeudi à Beyrouth. En décembre prochain, le Liban comptera quelque 1 500 000 de réfugiés, pour une population de quatre millions de personnes, précise le rapport qui a mis en garde contre les conséquences de cette situation sur l'économie libanaise. D'après le rapport, 53% de ces réfugiés sont des enfants. Le Liban avait à plusieurs reprises appelé la communauté internationale à l'aide pour faire face au flux de réfugiés. «Nous ne sommes plus capables d'assumer ce fardeau tous seuls (...). Nous avons dépassé les limites», a affirmé le ministre libanais des Affaires sociales, Rachid Derbés, en présence d'ambassadeurs et de la représentante du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Ninette Kelley. Pour l'année 2014, 1,6 milliard de dollars de fonds sont nécessaires pour le Liban mais seuls 23% ont été récoltés pour le moment, déplore l'ONU. Mme Kelley a averti que ce manque d'aide ne permettra pas d'atteindre l'objectif de scolariser plus de 172 000 enfants l'année prochaine ou de lancer une nécessaire campagne de vaccination pour tous les enfants de moins de 5 ans. En raison du manque de financement, quelque 800 000 réfugiés auront des difficultés de faire face à l'hiver prochain et sera également difficile de fournir de l'eau potable à 30 000 personnes. Ces réfugiés, qui représentent désormais le quart de la population du Liban, coûtent au pays 4,5 milliards de dollars par an, avait affirmé récemment le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé. En mai, le Fonds monétaire international (FMI) avait indiqué que, en raison du conflit syrien, le chômage avait quasiment doublé au Liban et frappait désormais environ 20% de la population active, notant que la croissance de 2% était bien inférieure au niveau qui était le sien avant le début de la crise.