L'aviation américaine a procédé samedi pour la deuxième journée consécutive à des frappes contre des cibles de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak, a annoncé l'armée américaine. Dans un communiqué, le commandement central, qui supervise notamment le Moyen-Orient, précise que des chasseurs et des drones ont ouvert le feu sur «deux véhicules de transport de troupes blindés (des djihadistes) qui tiraient sur des civils yazidis près de Sinjar». Les deux cibles ont été détruites, ajoute le communiqué du CentCom. Au total, quatre nouvelles frappes ont eu lieu samedi au deuxième jour de l'intervention de l'aviation américaine contre les djihadistes sunnites qui menacent Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et traquent les minorités chrétiennes et yazidies. Barack Obama a reconnu samedi que les Etats-Unis avaient sous-estimé la menace des djihadistes et qu'il faudrait du temps pour en venir à bout. Le président américain a multiplié les interventions pour préciser les contours de sa stratégie, qui fait l'objet de critiques aux Etats-Unis. Le sénateur républicain John McCain, battu par Obama lors de la présidentielle de 2008, a ainsi estimé samedi que les frappes limitées ordonnées par le chef de l'Etat témoignaient d'une «incompréhension fondamentale» de la menace que pose l'Etat islamique. «L'objectif affiché par le président est de sauver des vies américaines, pas de stopper l'Etat islamique, pas de modifier le rapport de force sur le champ de bataille (...) A l'évidence, le président des Etats-Unis n'a pas conscience du fait que la menace ne vise pas seulement des forces américaines présentes sur le terrain ni même l'Irak ou le Kurdistan. C'est une menace contre l'Amérique», a-t-il dit, cité par le «New York Times». L'Etat islamique, a-t-il ajouté, «a aboli la frontière entre l'Irak et la Syrie», et pourtant, Barack Obama «n'a pas mentionné une seule fois la Syrie».