Lundi, après sa nomination, le nouveau Premier ministre d'Irak, Haïdar Al-Abadi, a obtenu un soutien massif de la part de nombreuses personnalités politiques Irakiennes et de pays étrangers qui l'ont appelé massivement à former en urgence un gouvernement d'unité susceptible de sortir le pays de la guerre. L'ONU, la Ligue arabe, l'Union européenne, les Etats-Unis, ainsi que les voisins iranien et saoudien ont, tous, salué la nomination de Abadi qui devrait contribuer à tourner la page de son très contesté prédécesseur, Nouri Al-Maliki. Après avoir été poussé vers la sortie, le Premier ministre sortant, a également perdu le soutien d'un autre allié, le voisin iranien. L'ex-Premier ministre n'accepte toujours pas la défaite, celui-ci a dénoncé son écart comme «une violation de la Constitution» menée, selon lui, avec le soutien des Etats-Unis. Après huit ans au pouvoir, Maliki tient encore à son poste, il semble avoir bel et bien perdu sa bataille après avoir été lâché de toutes parts, ses détracteurs, tout comme ses anciens alliés lui imputant le chaos créé dans le pays par sa politique d'exclusion de la communauté sunnite et son autoritarisme. C'est justement cette marginalisation de la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite qui a alimenté l'offensive des extrémistes sunnites, accuse-t-il. Nouri al-Maliki a affirmé ce mercredi sa détermination à rester au pouvoir, alors que les appels à la démission se multiplient. Le Premier ministre irakien sortant, lui, attend une décision de la Cour fédérale, qu'il a saisie après la désignation par le président irakien d'un rival pour former un nouveau gouvernement. Nouri al-Maliki a accusé le président Fouad Massoum d'avoir violé la Constitution en approuvant la nomination de Haïdar al-Abadi, un membre de son parti Dawa, pour former un gouvernement, dans son allocution hebdomadaire télévisée. Il a aussi annoncé qu'il allait porter plainte. «Maliki est fini politiquement», estime Hayder Al-Khoei, chercheur associé au think-tank Chatam House, bien qu'il bénéficie d'un vaste réseau au sein des forces de sécurité «a des hommes aux renseignements et des officiers de sécurité qui lui doivent leurs emplois». Maliki, qui reste commandant en chef des forces armées jusqu'à la prestation de serment de son successeur, s'est empressé de demander à ses troupes de rester à l'écart de la crise politique.