Reliant la Pêcherie (Alger-Centre) au port de pêche et de plaisance d'El-Djamila (ex-la Madrague) à l'ouest de la capitale, «Capitan Morgan» suscite la curiosité des Algériens et tout le monde est impatient de découvrir cette attraction maritime. Une première en Algérie, Ischiamar 3, le bateau affrété auprès d'un armateur italien par l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) attire la grande foule. Il est 8h15 ce lundi 11 août 2014, à notre arrivée à la Pêcherie, la navette quitte le quai pour sa première traversée, transportant environs 120 personnes. Dès son départ, le chapiteau est déjà rempli par les familles qui viennent découvrir ce bateau. La prochaine traversée est programmée à 10h45. Il est à peine 9h30, les guichets sont littéralement pris d'assaut par les usagers et 300 tickets sont déjà vendus. Exactement à 10h25, le bateau apparait, tout le monde se lève pour le voir. Après quelques petites minutes, le bateau arrive au port. Une fois vide, les passagers qui s'apprêtent à monter se bousculent. 10h45mn, la terrasse de la navette est archi-comble, tout le monde veut voir la côte depuis la mer. Le bateau prend son chemin vers la Madrague notre visite commence à bord de ce bateau qui dispose d'une grande cabine au rez-de-chaussée. A l'intérieur, se trouvent des chaises bleues. Quelques-unes se trouvent devant des fenêtres. Au milieu de la salle principale se trouve une buvette où sont servis du café, du jus et des boissons gazeuses. A l'étage, la cabine est plus petite, mais des sièges se trouvent à l'extérieur. Et sur la terrasse, on trouve environs 100 sièges là où tout le monde veut se mettre. Impressionnés par la «petite croisière», les passagers prennent des photos. Ils montent et descendent pour explorer tous les coins et recoins du bateau. Tout en se disant : «Je vais les garder en souvenir, comme ça, je les montrerai à mes enfants», «c'est magnifique, on voyait ça à la télé dans les pays étrangers. Mais pas en Algérie.» Entre satisfaction et mécontentement des voyageurs En discutant avec quelques voyageurs, beaucoup d'entre eux ont salué l'initiative, en exigeant en même temps des autorités concernées à intensifier les navettes pour soulager la pression, le stress et la souffrance engagés dans l'attente et lors des achats des billets. Ainsi que la dissémination de l'initiative sur toutes les wilayas côtières du pays. «Je suis à Alger chez ma sœur et je profite de l'occasion pour découvrir ce nouveau moyen de transport qu'on attendait depuis 10 ans, et que je trouve amusant, mais un peu mal organisé au niveau du guichet et de l'entrée», nous a dit une dame venue d'Oum El-Bouaghi. De son côté, le petit garçon Mahmoud venu de Blida nous a dit en souriant : «Je suis venu de Blida pour passer la journée à la plage et en même temps pour se balader à bord de cette navette.» Un prix raisonnable pour une balade en mer 50 DA C'est vraiment rien pour une balade en bateau, «que ce soit par bus ou par bateau, on paye 50 DA par voyage, donc de préférence prendre la navette pour éviter les embouteillages de la route et se promener en même temps», nous a dit Mohamed. Yacine Benguermine, le seul Algérien à bord de la navette «Je suis le seul Algérien à bord, tous les autres sont des Italiens», nous a dit Yacine Benguermine. Le seul Algérien travaillant à bord, qui suggère aux passagers de venir le voir s'ils ont besoin de quoi que ce soit. Le jeune homme de 23 ans nous a expliqué que «je vivais en Italie, et c'est là-bas que j'ai fini mes études universitaires en économie, et là je me trouve à bord de cette navette avec mes confrères italiens, et mon travail à bord c'est de vérifier les tickets, je fais la traduction et je travaille à la buvette». Vu sa polyvalence, Yacine est le nom le plus demandé à bord de la navette, il se déplace d'un coin à l'autre tout en gardant le sourire aux lèvres, et répond à toutes les questions et les demandes des voyageurs. 4 ou 5 bateaux pour les besoins du transport urbain dans la baie d'Alger Le transport maritime sera par la suite élargi à toute la baie d'Alger, du port de Tamenfoust à celui d'El-Djamila, avant son extension vers les wilayas limitrophes de Boumerdès et Tipasa, et sa généralisation progressive à tout le littoral du pays, selon les dernières déclaration du ministre des Transports, Amar Ghoul, qui avait souligné que l'ENTMV, chargée de son exploitation, va acquérir entre 4 et 5 bateaux pour les besoins du transport urbain dans la baie d'Alger, vu l'intérêt de cette ligne dans la lutte contre la congestion de la circulation automobile à Alger et la promotion du tourisme dans la baie algéroise, notamment à travers son futur pôle d'attraction, la promenade des Sablettes à Hussein-Dey.Après une traversée d'une heure vingt minutes (aller-retour), Ischiamar 3 accoste à la Pêcherie pour prendre de nouveaux voyageurs à 15h30.