À l'occasion de la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, le chef d'Etat français a accueilli, vendredi, à bord du porte-avions «Charles-de-Gaulle», 13 chefs d'Etat en très grande majorité africains. François Hollande a appelé à rendre aux Africains ce qu'ils avaient apporté à la France et à l'Europe en participant aux combats de libération du pays à l'été 1944. Dans le cadre de ces festivités, le navire-école «Soummam» des forces navales algériennes a participé avant hier à Toulon (sud-est de la France) à la revue navale. A son bord, 80 officiers marins dont 30 femmes, il a pris part au défilé aux côtés des navires américain, britannique, marocain et tunisien. Le Premier ministre et représentant du président de la République, Abdelmalek Sellal, était arrivé vendredi pour participer à la commémoration. Ces festivités commémoratives connaîtront également la présence de 27 délégations dont 19 pays africains qui assisteront à la cérémonie à partir du porte-avions «Charles-de-Gaulle», ancré au large de Toulon dont la rade constitue le principal lieu de la cérémonie officielle. Cette dernière a réuni les représentants de toutes les nations qui ont fait, le 15 août 1944, de la Méditerranée «une mer de liberté», selon le document de présentation de l'événement. Concernant les anciens combattants, environ 200 vétérans sont attendus pour assister à la cérémonie à bord du porte-avions «Charles-De-Gaulle», et auxquels «un hommage particulier» sera rendu. Appelé d'abord «Anvil» puis «Dragoon», l'opération militaire sur les côtes du Var, menée par les forces alliées le 15 août 1944 (après celui de Normandie), avait pour objectif de soutenir celle effectuée en début juin en Normandie afin de prendre en tenaille l'occupant allemand pour le contraindre à battre en retraite. Selon des historiens, plus de 230 000 combattants ont débarqué sur ces bordures de la Méditerranée, dont 90% venaient d'Afrique du Nord et l'écrasante majorité d'Algérie. Et à cette occasion, le président François Hollande a appelé vendredi à rendre aux Africains ce qu'ils avaient apporté à la France et à l'Europe en participant aux combats de libération du pays à l'été 1944. «Nous devons maintenant à notre tour, la France, l'Europe, rendre au Sud ce qu'il a été capable d'apporter à l'été 1944», a-t-il lancé dans son discours. «C'est du sud que l'Europe doit son salut et elle ne doit jamais l'oublier», a-t-il insisté face à une centaine de vétérans du débarquement de Provence, parmi lesquels quelques anciens combattants de «l'Armée d'Afrique», algériens, marocains ou tunisiens, et une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement, africains pour la plupart. Hollande a longuement salué cette armée «mélangée». Ces «héros de Provence» ont permis, selon lui, à la France de reconquérir sa souveraineté, «de s'asseoir à la table des vainqueurs, à Berlin le 8 mai 1945» et de devenir «membre permanent des Nations unies». «A la jeunesse d'Afrique, je veux lui dire que nous n'avons pas oublié le sacrifice des anciens et que la France sait ce qu'elle leur doit, même si elle a mis du temps, trop de temps, pour en tirer toutes les conséquences en termes d'émancipation et de reconnaissance», a-t-il enchaîné.