Hocine Necib, ministre des Ressources en eau a indiqué hier, que la révision de la tarification de l'eau n'est pas dans l'agenda du travail. «Aucune révision de la tarification de l'eau n'est à l'ordre du jour», a t-il annoncé. «Le prix est cédé à 6.30 DA le m3 depuis 2000, et aujourd'hui on n'est pas dans la mesure de le revoir», a t-il ajouté. «Notre grande bataille est de préserver nos acquis, gérer cette richesse avec rationalité, professionnaliser davantage nos services et satisfaire les besoins des citoyens», a dit le ministre. Déplorant le gaspillage causé par l'absence de culture de préservation d'eau et les fuites, M. Necib a insisté sur la responsabilisation des usagers à travers des campagnes de sensibilisation et les médias qui doivent jouer un rôle important dans ce sens. En donnant les chiffres réalisés par son département ministériel, l'orateur a annoncé que 75% d'Algériens ont accès à l'eau grâce aux investissements engagés depuis l'an 2000. «Aujourd'hui l'eau coule dans les robinets d'une manière ordinaire. 16% de population reçoit l'eau du rythme jour par jour, 9% en bénéficie 1 jour sur 3. Par ailleurs, le responsable n'a pas nié le déficit ressenti dans différentes régions nationales. Il a mentionné dans ce sens que les autorités publiques travaillent d'arrache-pied pour trouver des solutions, avec l'engagement d'entreprises internationales à l'instar de Seaal, Seor, Seaco qui œuvrent à Alger, Oran et Constantine. «Nous avons donné des instructions aux usines afin d'envoyer directement le matériel adéquat, comme les citernes à ces villes souffrantes», a informé le ministre. Ce dernier a souligné que les régions concernées sont celles qui se situent dans les Hauts–Plateaux à l'instar de Djelfa et Guelma. Le ministre a expliqué que ce problème est dû de par la position géographique semi-aride de l'Algérie et la baisse de la pluviométrie cette année. Revenant sur la question de l'eau dans le Sud, le ministre s'est montré très serein par rapport aux réserves et les potentialités de cette région qui compte à son effectif 72 réserves d'eau. «Le Sud est riche en matière d'eau souterraine comme les eaux fossiles qui se forment à travers les ères géologiques», a-t-il précisé. Il a annoncé qu'avant la fin de l'année en cours, plusieurs stations seront livrées dans le Sud. Il s'agit de Ouargla et Touggourt qui bénéficieront respectivement d'ouverture de neuf stations d'eau. Ce secteur stratégique a créé selon le ministre de l'Emploi des opportunités pour les micro-entreprises. Ainsi «500 emplois sont générés dans le secteur, 5 000 autres sont comptés dans le cadre du secteur économique sous la tutelle. Par ailleurs le ministre s'est plaint de l'absence d'enthousiasme sur terrain. «Malheureusement, les jeunes intéressés dans ce créneau ne sont pas nombreux». En outre, le premier responsable du secteur a souligné que grâce aux dispositifs des micro-entreprises, 700 000 compteurs d'eau ont été mis en place. «On est à 17% du forfait, le travail est encore long», a rappelé le ministre .Dans le domaine de l'agriculture, entretien des jardins, réaménagement de l'environnement, les jeunes investisseurs sont invités à mettre leur savoir-faire. Le ministère s'est dit prêt à céder de l'eau à titre gratuit à celui qui contribue à l'amélioration du service public et à créer des emplois. Gaz de schiste : «On ne peut pas transposer le contexte international à celui national» Répondant sur une question liée à l'engagement de l'Algérie dans l'exploitation du gaz de schiste, M. Necib se dit confiant quant aux capacités algériennes dans le domaine. «On ne peut pas transposer le contexte international à celui national», a t-il dit. « je suis très optimiste quant à l'engagement de notre pays dans la mesure où cette richesse sera exploitée dans l'avenir et accompagnée par le développement technologique», dira le ministre en se justifiant par la position des puits en dehors de zones d'activité humaine, la recyclabilité à 80% de l'eau utilisée. A la fin, le ministre des ressources en eau a présenté la stratégie de son département dans le cadre du prochain plan quinquennal. L'amélioration de la qualité de l'eau, la modernisation et l'extension du réseau, la diversification des ressources, la professionnalisation du secteur et la satisfaction des usagers de cette matière stratégique et indispensable, sont les principaux objectifs fixés.