Le président de la Fédération nationale des auto-écoles, Aoudia Ahmed Zine Eddine, a appelé, hier à Alger, à l'annulation de la candidature libre pour l'obtention du permis de conduire en vue de garantir une formation plus efficace et réduire le nombre des accidents de la route. Précisant que l'annulation de ce type de candidature, qui représente 30% du nombre global des candidatures pour l'obtention du permis de conduire, réduira le nombre des accidents de la circulation de 20% en moyenne, à la faveur de la formation assurée par les auto-écoles. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Aoudia a rejeté la responsabilité des auto-écoles dans le drame routier. Il revoit la balle au manque d'éducation des conducteurs et en rappelant le rôle des auto-écoles qui est limité à la formation des conducteurs. Aoudia a cité, entre autres raisons des accidents de la route, le facteur humain, l'état des véhicules (pièce de rechange de marque taiwan) et l'état des routes. Regrettant toutefois, le fait que les pouvoirs publics ne leur fournissent pas plus de moyens dans l'exercice de leur métier. «Donnez nous les moyens pédagogiques», adresse-t-il au ministère des Transports. Par ailleurs, M. Aoudia a appelé les pouvoirs publics à mettre en place des circuits pour les examens des poids lourds, saluant la mise en place à partir de septembre des centres d'examens mais il regrette leur insuffisance et l'insuffisance du nombre d'examinateurs. Devant cette situation, il en appelle au recrutement de quelque 500 autres. De son côté, le président de l'association Es-Salama, Mohamed Lazouni, s'est étonné du fait que la prévention routière soit un combat circonstanciel. «La prévention routière est un travail de tous les jours car les gens meurent tous les jours», a-t-il dit. Il s'en prend à la presse qui, selon lui, ne traite pas de façon objective les informations sur les accidents de la route. Il y a moins d'objectif dans le traitement des accidents. «La presse signale le nombre de victimes, mais elle ne met pas l'accent sur l'évolution du parc automobile et l'augmentation de la population», a-t-il dit. Dans cette optique, il s'est étonné du nombre important de chaînes de télévision qui ne consacrent dans leurs programmes aucun sujet sur la prévention routière. En outre, Lazouni n'a pas manqué de blanchir les auto-écoles dans le drame routier. «L'auto-école forme mais n'éduque pas», a-t-il expliqué en appelant à l'application des textes de loi 87-06 relative à l'éducation routière. Il est regrettable que ces textes datant depuis 1987 ne soient pas prononcés. Mohamed Lazouni a défendu le chauffeur qui est victime de son inconscience car il n'a pas été éduqué. Appelant à la mise en place de l'éducation routière dans le système éducatif, M. Lazouni, a également, rejeté le permis à point tel qu'il a été conçu; pour lui «le permis vert est l'équivalent d'un casier judiciaire». Il a précisé que pour que le point soit retiré, «il faut que l'affaire passe en justice et que le magistrat décide de la soustraction du point et cela concerne uniquement les affaires jugées définitives par la justice». «C'est arbitraire et unilatéral de faire enlever des points par la police», a-t-il estimé. Proposant la prise en charge par l'Etat du permis professionnel, tout en appelant à revoir le système d'attribution du permis des transports en commun, Lazouni a mis, par ailleurs, l'accent sur le fait que 30 à 35% des accidents sont dus à la somnolence des conducteurs. C'est pourquoi il n'hésitera pas à appeler au retour des convoyeurs. Pour sa part, le représentant de l'association des victimes de la route qui n'est pas encore née a appelé à la prise en charge des victimes des accidents de la route. Il a appelé, toutefois, les pouvoirs publics à la mise en place d'une politique cohérente envers les victimes du terrorisme routier.