C'est bon pour le moral. C'est aussi une victoire sur la violence. Ils ont été à la hauteur des attentes. Les Fennecs ont surfé sur la vague brésilienne. Une victoire à l'extérieur (2-1) est synonyme du maintien du rythme imposé au Brésil. Aujourd'hui, le scénario offensif mis en place par le technicien français était le bon. La confiance et l'ambiance au sein du groupe se consolident. Pour les observateurs, cette victoire est psychologiquement reposante. Elle préserve et confirme le bon moral des joueurs et renforce l'adhésion des supporters autour de leur équipe nationale. L'autre facette de cette victoire pas des moindres, c'est la mise à nue des erreurs volontaires ou involontaires, commises par le Bosniaque qui avait fait des joueurs «chassés» du groupe, les ennemis des Fennecs. Aujourd'hui, leurs rappels par Gurcuff pour ce samedi 6 septembre à Addis-Abeba à l'occasion de la première journée des éliminatoires de la CAN-2015 est une réponse sanglante à Vahid. Pour leur première sortie après leur huitième de finale historique face à l'Allemagne lors du Mondial-2014, les Fennecs veulent marquer leur territoire, celui de l'appartenance au grands clubs. Le score réalisé face à l'Ethiopie est une premier étincelle, qui éclaire le reste du parcourt vers le Maroc. 2 à 1, un score né d'une combinaison technique cuisinée par Hilal Soudani et ce grand Yacine Brahimi. Le regard intelligent et calme du nouveau sélectionneur des Verts, Christian Gourcuff ne fait que verser la dose de confiance placée en eux. Les Algériens, bien que freinés par une pelouse détrempée, et dominés lors de la première demi-heure, ne se sont pas laissés écraser à l'image du grand Raïs M'Bolhi, ce gardien qui évolue aux Etats-Unis (Philadelphia Union), qui a su garder sauvagement son portail, malgré les tirs très dangereux des attaquants éthiopiens, presque une répétition du travail allemand, jouée sur le périmètre des 18 du gardien. Les tirs croisés l'avaient mis dans des situations tranchantes, fort heureusement qu'il sollicita son expérience pour faire échouer ces descendes. A la18e minute de jeu, Hilal Soudani récupérant une passe de l'incontournable Brahimi, a failli faire mouche dans les buts éthiopiens. Ce n'est pas fini, quelques minutes plus tard, Brahimi d'une frappe puissante située à l'entrée de la surface de réparation crée une panique. 35', les Verts s'offrent un premier but (1-0). 43' coup franc pas loin de la cage des fennecs, M'bolhi casse l'élan de la balle. En seconde période, le jeu devient plus pressant des deux côtés. Des occasions s'enchaînaient pour les deux parties, l'égalisation s'invitait à chaque faute devant les buts des Algériens, et la tension augmente, Soudani, tête baissée et d'un tir puissant, a failli augmenter la première dose, il n'était pas le seul puisque Riyad Mahrez, seul du côté gauche, rate à la 79'. Le deuxième but de la partie. Un peu plus dans le chrono, Mahrez corrige sa faute en offrant sur un plateau d'argent, une balle à Yacine Brahimi, qui la poste tranquillement (2-0). L'arbitre oubliant son chronomètre, ajoute 7 minutes au jeu supplémentaire, une parfaite aubaine pour les locaux de bénéficier d'une occasion de scorer sur penalty, suite à une faute de Djamel Mesbah sur un attaquant éthiopien dans la surface (90'+5). Et voilà, le travail des professionnels qui se clôture sur une belle victoire. Son réalisateur Christian Gourcuff est le premier vainqueur de ce test en attendant de rencontrer les Maliens. Un adversaire bien connu puisqu'il était dans le groupe des Verts lors des éliminatoires du Mondial-2014. Réaction de Christian Gourcuff : «On a pris les trois points, c'est bien pour la confiance, ça permet d'en emmagasiner encore pour la suite. Ce n'est qu'un match mais c'est une bonne chose. Pour les prochains matchs, les conditions seront difficiles mais on aura sans doute, l'occasion de pratiquer un football de meilleur qualité. J'espère qu'on continuera à donner du plaisir aux spectateurs. Aujourd'hui, ça l'a été par intermittence mais je pense qu'on a la possibilité de faire beaucoup mieux.» Les joueurs à l'unanimité, promettent, quant à eux, de faire du spectacle à Alger et ce tout en gardant les pieds sur terre. «Un match de football n'est jamais gagné à l'avance, on promet de faire le maximum, de se préparer pour venir à bout de notre adversaire, mais vous savez, sur le terrain une bêtise de dernière minute peut tout basculer... Mais je peux vous assurer que toute l'équipe est mobilisée, nous sommes tous unis pour vaincre les prochains adversaires», a déclaré Brahimi. A la question de savoir est-ce qu'il ressent une différence entre l'ex-entraîneur et l'actuel, il a précisé, «le premier était aussi bon et avait sa technique, mais le Français, on se comprend vite, la langue de Molière nous permet de saisir ce qu'il veut et comment exécuter ses plans...»