La 17e réunion tripartite, gouvernement-UGTA-patronat, de ce jeudi 18 septembre, a rempli sa mission qui consistait à en finir avec le «boulet» de l'article 87 bis de plus en lourd à traîner ces dernières années sous la pression des travailleurs qui exigeaient sa suppression. C'est finalement fait, l'augmentation des bas salaires, à travers la revalorisation du SNMG, ne sera plus lestée du poids de cet article. Le fameux article 87 bis est bel et bien abrogé comme a tenu à le souligner avec insistance Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs (UGTA), dans une déclaration faite aux journalistes à l'issue des travaux de la tripartite. Dès janvier 2015, les travailleurs concernés auront la satisfaction de voir sur la fiche de paie, le premier impact de cette mesure que le SG de l'UGTA n'a pas hésité à qualifier d'historique. C'est en tout cas la décision phare de cette 17e tripartite. Mais le gouvernement, l'UGTA et le patronat n'ont pas parlé que de cet article qui a fini à la poubelle. Ils ont également discuté de la croissance économique. Les partenaires de la tripartite se sont engagés à tout faire pour que le taux de croissance économique affiche 7% en 2019. C'est ce que veut le gouvernement comme il l'a mentionné dans ses objectifs et projections établis. Avec un meilleur pouvoir d'achat, revigoré par la disparition du 87 bis, il est attendu un regain de la consommation de produits locaux, car ce n'est pas avec cette augmentation que les bas salaires pourront faire comme les couches moyennes, et se ruer sur l'acquisition de véhicules et autres biens coûteux et surtout importés. C'est certainement vers les produits locaux qu'iront les nouvelles dépenses des travailleurs. Ce n'est pas la seule raison qui pousse à impulser la production nationale, mais elle converge avec le souci de tous les partenaires de la tripartite de construire l'économie hors hydrocarbures inscrite dans tous les programmes de la classe politique. Pour permettre un écoulement satisfaisant de la production nationale, dont il est espéré une amélioration de la qualité, le crédit à la consommation sera rétabli dès l'année prochaine. Les appels, par certains côtés, irresponsables, à donner un tour de vis aux dépenses sociales, une mesure qui risque d'affecter les couches défavorisées, n'ont pas été entendus par le gouvernement : «la politique des subventions des produits de large consommation sera maintenue par l'Etat», a affirmé le Premier ministre. Par contre, hors tripartite, il est, semble-t-il, question de donner un tour de vis aux importations débridées qui nuisent à la production nationale, constituent parfois une menace sur la santé et surtout contribuent inutilement à détériorer la situation financière de notre pays. Quant à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, qui risque d'interférer dans le pouvoir de décision des autorités en matière de protection de la production nationale et de politique sociale, rien ne presse.