Le nouveau président afghan Ashraf Ghani a pris ses fonctions lundi, succédant à Hamid Karzaï à la tête d'un pays toujours marqué par la violence et l'instabilité. Mais le vainqueur déclaré de l'élection présidentielle a dû accepter un partage du pouvoir avec son adversaire, Abdullah Abdullah, qui contestait la régularité du scrutin. Aux termes de l'accord âprement négocié, ce dernier est devenu «chef exécutif» du futur gouvernement, l'équivalent d'un poste de Premier ministre qui n'existait pas jusqu'alors dans les institutions afghanes. Dans son discours d'investiture, Ashraf Ghani a appelé les taliban et autres insurgés à prendre part à des négociations pour en finir avec les violences, qui font des milliers de morts chaque année à travers le pays. «La sécurité est l'aspiration numéro un de notre peuple, nous sommes las de cette guerre. J'appelle les taliban et le (groupe insurgé) Hezb-i-Islami à se préparer à des négociations politiques», a dit le nouveau chef de l'Etat. La cérémonie s'est déroulée au palais présidentiel de Kaboul, où les mesures de sécurité, déjà très strictes, ont encore été renforcées. Elles n'ont pas empêché un kamikaze de faire exploser sa charge sur un barrage de sécurité à proximité de l'aéroport, quelques minutes à peine avant la prestation de serment. Sept personnes - quatre membres des forces de sécurité et trois passants - ont péri dans cet attentat, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Zabihullah Mujahid, porte-parole des taliban, a revendiqué cet acte et indiqué qu'il visait les forces afghanes et étrangères.