La dernière idée en date de Sepp Blatter – supprimer le but à l'extérieur en cas de prolongation – s'inscrit dans une longue tradition de suggestions plus ou moins farfelues. Notre top 5. «Sepp Blatter a 50 idées chaque matin au petit déjeuner. 51 d'entre elles sont mauvaises.» Cette petite phrase d'un journaliste allemand anonyme, passée à la postérité, résume bien ce que pense une grande partie de l'opinion sur le président de la Fifa. Dans le Fifa Weekly du vendredi 10 octobre, le dirigeant suisse explique qu'il faudrait supprimer la règle du but à l'extérieur lors de la prolongation parce que cela «avantage trop l'équipe qui se déplace au match retour». Or, cela n'est arrivé qu'une seule fois dans l'histoire (quarts de C1 2002-2003 entre le Barça et la Juve). Cette fausse bonne idée entre donc dans la longue liste de ses inspirations pas toujours pertinentes. Lors d'une interview accordée à CNN World Sport, le 16 novembre 2011, Sepp Blatter évoque le racisme dans le football, et propose une façon bien simple de régler injures et autres cris de singe sur les terrains : «Il n'y a pas de racisme, mais peut-être un mot ou un geste déplacé d'un joueur envers l'autre. La victime devrait se dire que ce n'est qu'un jeu. A la fin, on se serre la main, ça peut arriver. Nous avons travaillé tellement fort contre le racisme et les discriminations.» Une bonne poignée de mains, il n'y a rien de tel pour soigner les têtes. Comment promouvoir le football féminin en attirant de nouveaux sponsors ? En faisant de Mia Hamm ou Gaétane Thiney des ersatz de Rihanna, bien sûr. On schématise, mais c'est bien l'esprit de la solution proposée par le président de la Fifa en 2004 dans une interview au SonntagsBlick : «En volleyball, les femmes portent des tenues différentes de celles des hommes. De jolies femmes jouent au football aujourd'hui, excusez-moi de dire ça», a avancé Sepp Blatter, en suggérant le port de «shorts plus moulants». Une proposition vertement reçue, à l'époque, par les principales intéressées : «Si les spectateurs veulent voir des modèles, alors ils n'ont qu'à acheter un exemplaire de Playboy», a rétorqué l'internationale norvégienne Lise Klaveness. Tailler leurs shorts ? Ces dames pas très pour ont finalement coupé court. Dès janvier 1996, Sepp Blatter se montre fertile en idées décalées. Lors d'un entretien au magazine Stern, il déclare être favorable à l'agrandissement des cages (50 cm plus larges, 25 cm plus hautes). Outre l'aspect financier, cette mesure réduit le football aux simples buts. «Il faut comprendre que le football, ce n'est pas un but à chaque attaque. Le football, c'est une décharge d'adrénaline, c'est un tir qui passe de peu à côté, c'est un arrêt superbe du gardien. Rien ne dit que les spectateurs apprécieront des scores de 10-8, ou 8-6», déclare alors Raymond Domenech. Séduit par le hockey sur glace, qui a supprimé la règle du hors-jeu, Sepp Blatter pense à faire de même dans le football en 2010. Cette loi a pourtant façonné entièrement le sport le plus populaire du monde, qu'il faudrait sûrement repenser dans son intégralité. Certains joueurs passeraient leur temps dans la surface adverse, des espaces immenses se créeraient. Pas sûr qu'une telle révolution aurait fait du bien au football... Avant le Mondial-1994, Sepp Blatter déclare qu'il faudrait mettre fin aux deux périodes pour instaurer des quarts temps dans le football. Selon lui, cela permettrait au public des Etats-Unis de mieux suivre les matchs et aux télévisions de passer plus de publicités. Les fans américains n'ont pas bien pris la chose et ont répondu qu'ils pouvaient bien se concentrer pendant 45 minutes. Cette idée aurait haché le jeu, qui n'avait rien à y gagner.