Comme chaque année, les habitants préparent au début du mois d'octobre la grande fête de l'olivier. Pour la cueillette, femmes et hommes sont mobilisés et la touiza renforce l'esprit de la solidarité. Durant une semaine, dans chaque foyer, c'est la fête avec la préparation d'un grand couscous et des soirées autour de la grande table où s'étalent différentes friandises offertes aux invités. L'olivier devait faire de la grande oasis méditerranéenne, le paradis des dieux. Cela fait des siècles qu'il voit se déchirer les civilisations, le vieil arbre ne se lassera-t-il pas un jour de répandre ses bienfaits sur une terre de malheur ? Ses rameaux argentés pourraient bien finir par ne plus donner de fruits. A quoi bon avoir pris sous son ombre Homere et Cervantes, les scribes d'Alexandrie, les prophètes de la Bible, le Saint Coran béni par Mohammed (QSSL), dernier message de Dieu, l'illustre cortège de la pensée islamique, la science phénicienne, si l'homme ne fait pas usage de sagesse ? A quoi bon avoir abrité les méditations d'Abraham, des prophètes et Mohammed (QSSL), d'Avicennes, d'Averoses, de Saint-Augustin, de Pétrarque et Dante pour en arriver là ? L'olivier nous a donné le culte de la vie, l'amour des saveurs, l'or de ses perles noires et le parfum du ciel. Ses racines ont porté la naissance de nos philosophes, bercé nos religions. Il est notre mémoire. Pourtant les berges de la Grande bleue se teintent encore de routes sur les trois continents. Des monts de Galilée aux plaines d'Andalousie, des vallées de l'Atlas, des montagnes de l'Ouarsenis du Zaccar et du Djurdjura, des coteaux de Sicile aux Garrigues de Provence, des méandres du tigre à l'embouchure du Tage, le monde de l'huile devrait baigner dans le bonheur. De Bourached aux Arrib, en passant par Ben-Allel et Bouhdoud, chez les Bani-Farh, Bani Menaceur et Bani Ghomeriane, s'étalent à perte de vue d'immenses champs d'oliviers. Comme chaque année, les habitants préparent au début du mois d'octobre, la grande fête de l'olivier avec la participation de la fantasia et la tenue de soirées familiales autour des plats de couscous. Dans les régions oléicoles, surtout en Kabylie, la cueillette des olives est synonyme de cérémonie, et c'est l'imam du village qui donne le signal du gaulage et la touiza se déplace pour chaque oliveraie. L'olive millénaire possède plusieurs essences et chacune décline son identité sous un nom charmant : «Cornicabra andalouse», «Kalamata grecquie», «Picholine provençale», «Arbequena catalane», «Chemlal, Azeradj, Dahbia», à Tizi Ouzou, Bouhdoud, les monts du Zaccar. La région de Skikda objet de toutes les louanges et aux vertus culinaires, diététiques et médicinales reconnues, l'oléiculture, n'est pas encouragées. L'absence d'un circuit commercial pour faire connaître la qualité et imposer le label nuit considérablement aux efforts de développement entrepris par les fellahs de la région. La direction de l'agriculture a été sensible aux appels des associations d'apiculteurs qui ont bénéficié d'aides importantes, des foires pour la commercialisation du produit sont organisées tous les trimestres. Interrogez les anciens, ils vous citeront les différentes variétés d'olives d'Algérie. Dans notre pays, l'olivier compte 23 dénominateurs sur les 35 existants, mais les plus avertis préfèrent de loin trois variétés : Chemlal, Azerradj et Dahbia.