Bouchons et désordre inhabituels ont gagné les routes de la capitale hier. Quelques pluies ont perturbé le trafic routier mais pas seulement. Des dizaines de policiers, notamment ceux chargés du maintien et du rétablissement de l'ordre, ont décidé de se joindre au mouvement de protestation observé avant-hier à Ghardaïa. En effet, une marche pacifique des hommes en bleu a débuté à partir du siège des unités républicaines à El-Hamiz vers le centre. Une manifestation qui souligne surtout leurs préoccupations quant à certaines formes d'atteintes que l'agent de police rencontre lors de l'exercice de ses missions, interpellant la direction générale de la Sûreté nationale ainsi que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour prendre le problème en charge et décider les mesures nécessaires afin de freiner les diverses agressions et assurer «la sécurité» du policier sur le terrain. Il s'agit, dans l'ensemble, des mêmes doléances exprimées au patron de la police lors de sa visite à Ghardaïa où il a constaté le désarroi de ses éléments qui «n'arrivent plus à exercer sans risquer d'être agressés». Selon des sources concordantes, la marche d'Alger a été initiée par des groupes de policiers censés être mobilisés dans la wilaya de Ghardaïa dans les prochains jours d'où leur inquiétude sur les circonstances de leur mission dans cette région devenue difficile à gérer depuis plusieurs mois. La visite de travail du DGSN lundi à Ghardaïa a fait suite au retour des échauffourées à Berriane coûtant la vie à deux citoyens et des blessures à trois membres de la police auxquels le général-major a rendu visite à l'hôpital lundi afin de s'assurer de leur état de santé. Hier encore, le premier responsable de la Sûreté nationale et le ministre de tutelle ont rencontré les agents de police à Ghardaïa où ils ont tenu une réunion d'urgence afin d'écouter toutes les préoccupations les agents de police. A l'heure où nous mettons sous presse, la rencontre s'est soldée, selon nos sources, par des promesses solennelles de prendre toutes les doléances exprimées en charge par un ensemble de mesures censées garantir une protection au policier dans différentes situations, notamment lors des évènements majeurs à l'exemple de ceux de Ghardaïa. Des mesures qui devraient être rendues publiques par la DGSN dans les prochaines heures afin de calmer les esprits des protestataires et leur permettre de reprendre avec plus de «volonté» leurs missions de sécurité. Nous y reviendrons.