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Une expérimentation romanesque déroutante
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 10 - 2014

Récit d'aventures en haute montagne confinant à l'absurde, roman d'initiation truffé de références littéraires, scientifiques et philosophiques et satyre sociale mordante de l'Algérie contemporaine, «L'âne mort» de l'écrivain et chroniqueur de presse algérien Chawki Amari propose un foisonnement déroutant de genres et d'expressions.
Deuxième roman de l'auteur, ce livre de 180 pages paru chez Barzakh relate les mésaventures d'un trio de quadragénaires, deux hommes et une femme, en cavale d'Alger vers les montagnes du Djurdjura (Kabylie) après avoir causé «accidentellement» la mort de «Zembrek», l'âne chéri d'un ex-commissaire de police reconverti dans les affaires. Recherchés par les forces de l'ordre, Lyes, Mounir et Tissam vont se réfugier chez Izouzen, un mystérieux érudit vivant à plus de 1 500 m d'altitude dans une pizzeria transformée en librairie et sujet à une étrange «pulsion» qui le conduit à l'assassinat de ses six épouses. Construit en 11 chapitres, ce récit d'aventures à la troisième personne porte également de nombreuses références à «L'âne d'or» -roman initiatique écrit au IIe siècle par Apulée de Madaure dans l'Algérie numido-romaine- relatant les aventures d'un aristocrate transformé en âne par son amante. En plus des références directes au «premier roman de l'humanité», Chawki Amari puise également dans l'esprit de l'œuvre d'Apulée, en faisant vivre à ses personnages (en particulier Tissam), des bouleversements sur le plan sentimental et existentiel, conférant plus de profondeur un à récit de prime abord burlesque. Ce passage progressif de la drôlerie au sérieux accompagne, par ailleurs, l'ascension des personnages en fuite à travers les hauteurs du Djurdjura, une analogie entre le relief et l'évolution du propos du roman que l'auteur réussit à mener avec brio. Dans cette quête de «l'élévation», l'écrivain, géologue de formation, offre également des descriptions réussies et détaillées des montagnes de Kabylie, permettant aux lecteurs de mieux suivre les péripéties des protagonistes. C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'y développer un propos philosophique sur «la légèreté», «la gravité» et la «résistance» (à l'oppression, au changement etc.) que vivent ses personnages avec des références et des citations d'auteurs aussi divers que Kundera, Ibn Arabi ou Nietzsche. Ce propos est porté par un style très particulier de l'auteur (que les lecteurs de ses chroniques dans la presse connaissent bien), fait d'ironie, d'associations d'idées, parfois lumineuses, de jargon scientifique et de longues digressions sur la société algérienne contemporaine. Bien qu'impressionnant de richesse et de diversité, ce foisonnement dans l'écriture et la construction narrative du roman peut paraître déroutant, tant il finit par éloigner le lecteur du sujet principal du récit. Tout aussi déroutante est la construction des personnages principaux (une sorte de trio amoureux) : adolescents oisifs au début du roman, ce n'est qu'au milieu du récit qu'ils s'avèreront, finalement, des quadragénaires, divorcés et malheureux. Avec une construction romanesque ambitieuse, un récit comique qui devient philosophique, une certaine érudition qui brasse des domaines aussi divers que la physique, l'astronomie, l'histoire ou encore la littérature, «L'âne mort» constitue une expérimentation littéraire des plus intéressantes. Cette variation contemporaine des métamorphoses du héros d'Apulée se veut aussi un hommage à cet auteur d'origine berbère et une invitation à découvrir ou redécouvrir son œuvre.

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