Menée tambour battant, à grand renfort médiatique, la campagne contre la violence dans les stades aura finalement montré toutes ses limites devant la détermination des «hooligans» locaux à défier l'autorité de l'Etat. La grande campagne de sensibilisation n'a pas l'effet escompté ni ne l'aura à l'avenir si des mesures coercitives, dissuasives, ne sont pas entreprises. Cette fois-ci, et contrairement à toutes les fois précédentes, la confrontation entre les supporters a eu lieu, à l'aube, au lever du soleil, au moment où les paisibles gens ne sont pas encore sortis de leur lit et une autre à l'issue du match CRB-MCA. Autrement dit, et au lieu que cette violence baisse d'intensité, la campagne de sensibilisation à laquelle toutes les chaînes de télévision, privées et publiques ont euphoriquement participé s'est finalement avérée qu'un tout petit feu de paille, aussi vite éteint par des «pyromanes» qui, hier, enflammaient nos stades mais qui sont manifestement, passés à la vitesse supérieure puisque désormais, c'est la rue qui est le théâtre des confrontations à couteaux tirés. La rue de Belouizdad ne s'est-elle pas transformée en un champ de bataille très tôt dans la matinée, avant même que le jour ne se lève sur la capitale ? Dieu merci, il n'y a pas eu de victime, du moins pour cette fois, car l'avenir ne s'annonce pas du tout rose, à plus forte raison que les pouvoirs publics se montrent incapables de maîtriser la situation ni d'en apporter des solutions efficaces. Ce qui s'est passé à Belouizdad n'augure rien de bon et si jamais rien n'est entrepris dans l'immédiat, les conséquences seraient encore plus dramatiques que la mort d'Ebossé, victime de cette même violence qui empoisonne non seulement les stades et le football mais aussi la vie des citoyens qui se tiennent le ventre à chaque rencontre de football dite à risque. Des solutions radicales s'imposent pour dissuader les fauteurs de troubles ou bien tout simplement accepter le fait accompli et laisser faire. Le dilemme.