Dans la wilaya de Guelma, des centaines de milliards de dinars sous forme d'équipements divers de production sont livrés à l'abandon, au gaspillage et à l'usure du temps et des hommes. Cette situation est vécue par plusieurs autres anciennes entreprises publiques économiques de production. C'est pourquoi, si elle a été bien accueillie, la décision de réhabiliter la filière de la production céramique a été qualifiée d'insuffisante par de nombreux citoyens. Notamment les anciens salariés de la société « Levurerie de Bouchegouf » qui depuis sa création jusqu'à sa dissolution en 2009, fournissait à toutes les régions une levure de haute qualité. Pour rappel le complexe de levures de Bouchegouf relevant du groupe Smide de Constantine disposait d'une capacité de production de 5 600 tonnes/an de levure fraîche et 1 600 tonnes/an de levure sèche. Employant plusieurs centaines de travailleurs, cette entreprise publi-que économique s'était préparée à l'exportation de sa levure dont la réputation de bonne qualité avait dépassé les frontières du pays. Malheu-reusement, la mauvaise gestion aidant, au fil de l'immixtion de prétendus syndicalistes, ce projet n'a pu être matérialisé. Pire, les installations de production et les structures de commercialisation avaient paru comme étant grippées avec au bout leur arrêt définitif, la dissolution de l'entreprise avec pour corollaire la disparition de la totalité des postes de travail. C'est ce dossier qui a récemment intéressé le député de Guelma Smaïl Kouadira. Ce dernier a, en effet, récemment adressé une question orale au ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslem Bouchouareb. Ce dernier a été interpellé sur les dispositions que son département envisage de prendre pour relancer l' activité de production de levures en Algérie. Le député a même précisé qu'un travail d' étude et de réflexion avait été engagé en mai 2011 à la Société de gestion des participations «CEGRO» chargée des industries des céréales quant à remettre en marche les levureries de Bouchegouf-Guelma et Oued Semar-Alger. « Il est inconcevable que l'Algérie continue d'enregistrer zéro production de levures au moment où la facture d'importation des levures a atteint 130 millions d'euros en 2013», a affirmé le représentant de la wilaya de Guelma à l'APN. Il a même dénoncé le fait que la levure importée soit de mauvaise qualité, qu'elle est subventionnée par l'Etat et qu'elle permet aux gros bonnets de l'import-export de s'enrichir en commercialisant ce qui semble être un poison chimique sous forme de levure importée.