L'Afrique rejette «catégoriquement» la taxe carbone imposée par l'Union européenne (UE) et s'est constituée en «front» pour faire face à cette décision «unilatérale», a indiqué hier, dimanche, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemâa. «L'Afrique, dont l'Algérie, rejette catégoriquement la taxe carbone imposée par l'UE. Les pays africains se sont constitués en un front commun pour y faire face», a déclaré Mme Boudjemâa sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'UE a proposé d'imposer une taxe carbone aux transporteurs aériens pour les parties de vol effectuées au-dessus de son espace aérien, rappelle-t-on. La ministre a expliqué que le groupe Afrique travaillait sur la question, et allait renouveler sa position lors de la 20e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP20), qui se tient actuellement à Lima (Pérou). Mme Boudjemâa a précisé, dans ce cadre, que les Etats africains prennent pour responsable de l'émission de gaz à effet de serre les pays développés «qui sont historiquement à l'origine des problèmes des changements climatiques», a-t-elle argué. «L'UE veut faire payer dans le cadre du système d'échange de quota de gaz à effet de serre 4 000 compagnies aériennes. Cette taxe carbone a été rejetée par de nombreuses compagnies, d'autant plus que l'Afrique n'émet que moins de 5% de gaz à effet de serre», a-t-elle relevé. Evoquant la 21e Conférence climatique qui se tiendra en décembre 2015 à Paris, la ministre a précisé que le «fonds vert» sera l'un des principaux thèmes de cette rencontre. «Ce fonds a pour mission fondamental d'aider les pays vulnérables à faire face aux effets des changements climatiques», a-t-elle expliqué. La ministre a, dans ce cadre, précisé, à titre d'exemple, que les Etats-Unis ont promis de verser dans ce fonds 3 milliards de dollars, l'UE 1,3 milliard de dollars et le Royaume- Uni et le Canada 1,2 milliard de dollars. Par ailleurs, Mme Boudjemâa a évoqué la stratégie nationale de l'environnement, rappelant la mise en place d'un plan national d'environnement élaboré par différents secteurs avec pour but, la lutte contre les changements climatiques au double plan national et local.