Selon une enquête de Reuters publiée le 4 décembre 2014, les prévisions d'évolution des cours du pétrole ont été revues en forte baisse après la décision de l'Opep de ne pas réduire sa production en dépit de la chute des prix sur les marchés mondiaux, montre une enquête mensuelle de Reuters. Menée auprès de 31 économistes et analystes après la réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole jeudi dernier à Vienne, elle montre que le cours du baril de Brent est désormais attendu à 82,50 dollars en moyenne en 2015, soit 11,20 dollars - environ 12% - en dessous du prix donné par l'enquête du mois dernier. Il s'agit de la plus forte baisse de la prévision moyenne depuis la crise de 2008. Pour 2014, le Brent est attendu en moyenne à 102,70 dollars et pour 2016, les économistes et analystes interrogés tablent sur un Brent à 87,40 dollars en moyenne. Le prix du brut a chuté de plus d'un tiers depuis son pic de juin et le Brent a touché lundi son plus bas niveau depuis cinq ans à 67,53 dollars tandis que le brut léger américain tombait à 63,72. Tous deux ont repris un peu de terrain depuis. Vingt-et-un des 29 analystes qui ont participé à l'enquête d'octobre et à celle de novembre ont revu leurs prévisions à la baisse. Et 15 d'entre eux ont précisé les avoir modifiées après la réunion de l'Opep. «La décision de l'Opep de maintenir sa production se traduit par un excédent», explique Gareth Lewis-Davies, de BNP Paribas. «Au niveau actuel de production de brut de l'Opep, le marché est confronté à un excédent de 1,5 à deux millions de barils par jour.» En juin, les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un baril de Brent à 104,80 dollars en 2015, soit plus de 20% au-dessus du prix attendu désormais. «Le fait que l'Opep ait renoncé à piloter le marché pétrolier jeudi dernier semble constituer un tournant dans l'histoire du pétrole», estime Jan Stuart, analyste de Crédit Suisse, qui a réduit sa prévision 2015 pour le Brent de 16,25 dollars, à 75,25. Certains de ses confrères se montrent toutefois plus prudents. «Je crois qu'il ne faut pas en tirer des conclusions trop hâtives et ajuster les prévisions alors que les marchés sont en mode panique», explique Hans van Cleef, économiste d'ABN Amro, qui maintient sa prévision 2015 à 90 dollars pour le Brent. Selon l'enquête de Reuters, le brut léger américain devrait se traiter en moyenne à 78,00 dollars le baril l'an prochain, 10 dollars en dessous du cours attendu en octobre, contre 96 dollars en moyenne cette année.