Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors du « Dialogue de Manama» un forum annuel organisé par l'Institut international d'études stratégiques (IISS), le 6 décembre 2014 à Bahreïn, a déclaré que la France a mis en garde Téhéran tout en refusant de lier le lourd dossier du nucléaire et l'implication iranienne contre l'Etat islamique EI . «Si l'Iran, indique-t-il, souhaite lutter contre Daech , c'est bien parce que ce groupe peut constituer une menace contre ses propres intérêts... Espérer un appui accru de l'Iran à nos efforts contre Daech en échange d'une complaisance de notre part sur les violations par Téhéran de ses engagements en matière de non-prolifération serait une erreur profonde», a-t-il souligné. Dernièrement le Pentagone a révélé que des chasseurs-bombardiers iraniens, des F-4 Phantom, avaient mené des raids aériens contre des positions de l'EI dans l'est de l'Irak, près de la frontière iranienne. Juste après cette attaque le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait jugé que toute frappe de l'Iran contre l'EI aurait à la fin un effet positif. Sur l'autre volet qui concerne le dossier nucléaire, l'Iran et les grandes puissances viennent de manquer une occasion de conclure un accord, mais Washington et Téhéran ont assuré que rien n'était perdu, la négociation se trouvant à nouveau prolongée de sept mois. A signaler que lors de la 10e édition du «Dialogue de Manama» qui a eu lieu à Bahreïn avec la présence et la participation de délégations du monde entier comprenant des ministres de la Défense, des Affaires étrangères, des militaires, des diplomates et des experts en matière de sécurité, la lutte internationale contre l'EI et la politique régionale de l'Iran ont largement dominé les débats de ce forum organisé chaque année à Bahreïn. Cheikh Khaled ben Ahmed Al Khalifa, ministre des Affaires étrangères de Bahreïn qui était avec son homologue égyptien Choukri Sameh a critiqué la vision de Téhéran alors que son pays abrite la 6e flotte américaine . Le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Philip Hammond a reconnu que l'Iran était «un voisin difficile, mais important. Trop gros pour être ignoré» car ce pays est un facteur vital pour l'avenir de la sécurité dans le Golfe. De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui a été interrogé sur les ambitions de la nouvelle Egypte, a déclaré que Le Caire souhaitait «s'impliquer davantage» dans les affaires régionales après les turbulences de ces quatre dernières années. L'Iran meilleur allié des Etats-Unis en Irak le Pentagone a révélé que des avions de chasse iraniens avaient lancé des frappes dans l'est de l'Irak contre l'organisation Etat islamique (EI). «Nous avons des indications qu'ils ont lancé des raids aériens avec des avions F-4 Phantom ces derniers jours», a déclaré à l'Agence France-Presse le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone. Ces mêmes appareils, utilisés par l'US Air Force lors de la guerre du Vietnam il y a quarante ans sont toujours en service dans l'armée de l'air iranienne. Le Pentagone a rappelé qu'il n'y avait aucune collaboration entre Washington et Téhéran. Les djihadistes de l'EI ont perdu la ville de Baïji au nord, la région stratégique de Jurf al-Sakhr au sud de Baghdad, et l'un des plus grands barrages du pays, à Udhaim, dans l'est. Ils poursuivent leur offensive dans la province sunnite d'al-Anbar, à l'ouest du pays.