L'économie n'est pas relancée, les ressources financières proviennent toujours de la vente des hydrocarbures au point où il est dit que gouverner c'est dépenser, et si on veut localiser la responsabilité des échecs, depuis le retour aux élections (on parle d'édification des institutions de l'Etat), ce sont pratiquement les mêmes classes politiques dans les deux camps, les mêmes contradictions, les mêmes discours, les mêmes constats, les mêmes thérapies, les mêmes insuccès. Plus les questions se posent avec inquiétude de savoir pourquoi l'enjeu central des débats actuels est centré sur les accès au pouvoir, c'est-à-dire les enjeux de pouvoir, c'est-à-dire des intérêts de personnes et non ceux du pays, alors que c'est la sécurité nationale qui est gravement menacée, plus les populations ne croient plus en ceux qui les dirigent et ceux qui devraient les représenter. L'Algérie n'est pas sortie de cette sorte de péril dans un triple contexte de crise politique, crise économique, de crise de confiance et de crise sécuritaire. Comment résoudre la quadrature du cercle ? Plus les Etats-Unis et à un degré moindre l'Union européenne disent renforcer la coopération internationale contre le terrorisme, plus il apparaît que celui-ci se donne les moyens d'augmenter sa réaction sur le terrain, celui où les groupes mobiles et clandestins s'assurent une supériorité opérationnelle, à savoir les prises d'otage. C'est sur ce terrain que les pays occidentaux accusent leur extrême faiblesse. Car leurs gouvernants sont tenus de démontrer à leurs opinions publiques, c'est-à-dire à leurs électeurs, le prix qu'ils accordent à la vie de leurs concitoyens. Par ailleurs, la focalisation mondiale sur le Sahel donne l'impression que c'est là que se joue le sort du terrorisme, et qu'il y a une certaine convergence (une complicité ?) des grandes puissances occidentales et d'Al-Qaïda pour y jouer une sorte de conflit par indigènes interposés. On croirait presque qu'il y a un deal entre ces puissances et Al-Qaïda. Ces puissances offrent des otages (des ressortissants occidentaux) à Al-Qaïda laquelle les renvoie à l'expéditeur contre rançon. Ainsi, les gouvernants occidentaux valorisent leur image de sauveur de leurs ressortissants coûte que coûte et Al-Qaïda s'offre les moyens de ressources financières et du contrôle des organisations (criminelles) de trafics en tout genre. Avec le Daech, c'est le temps des kidnappings qui se terminent mal. Plus donc les forces de sécurité annoncent avoir neutralisé tant de terroristes, plus les populations s'enfoncent dans l'inquiétude, car elles ne comprennent pas pourquoi il y a encore tant de terroristes.