Quadrature du cercle. Plus les Etats-Unis et à un degré moindre l'Union européenne disent renforcer la coopération internationale contre le terrorisme, plus il apparaît que celui-ci se donne les moyens d'augmenter sa réaction sur le terrain, celui où les groupes mobiles et clandestins s'assurent une supériorité opérationnelle, à savoir les prises d'otages. C'est sur ce terrain que les pays occidentaux accusent leur extrême faiblesse. Car leurs gouvernants sont tenus de démontrer à leurs opinions publiques, c'est-à-dire à leurs électeurs, le prix qu'ils accordent à la vie de leurs concitoyens. D'autre part, la focalisation mondiale sur le Sahel donne l'impression que c'est là que se joue le sort du terrorisme, et qu'il y a une certaine convergence (une complicité ?) des grandes puissances occidentales et d'Al-Qaïda pour y jouer une sorte de conflit par indigènes interposés. On croirait presque qu'il y a un deal entre ces puissances et Al-Qaïda. Ces puissances offrent des otages ( des ressortissants occidentaux) à Al-Qaïda laquelle les renvoie à l'expéditeur contre rançon. Ainsi, les gouvernants occidentaux valorisent leur image de sauveur de leurs ressortissants coûte que coûte et Al-Qaïda s'offre les moyens de ressources financières et du contrôle des organisations (criminelles) de trafics en tous genres. Aussi bien Al-Qaïda que les Etats-Unis semblent entrer dans un processus d'échanges. Là où il y a Al-Qaïda il y a les Etats-Unis. Là où il y a les Etats-Unis, plus particulièrement dans les pays musulmans (ou l'Otan pour prendre le relais), il y a Al-Qaïda. Pour élargir le terrain d'application d'Al-Qaïda, les Etats-Unis se chargent de l'ouverture d'autres espaces, à savoir par exemple l'Irak, la Libye également comme fournisseur d'armes à Al-Qaïda. Les pays occidentaux considèrent que leur ennemi est lointain, loin de leurs frontières terrestres. Al-Qaïda n'en pense pas moins. Forces multinationales pour l'Otan, même schéma pour Al-Qaïda.