Le 24 novembre 2013, après plusieurs semaines de « né-gociations » entre l'Iran et les cinq puissances à veto de l'ONU plus l'Allemagne, on aboutit à un accord provisoire d'une durée de six mois sur le nucléaire iranien. Selon la presse (le Guardian), l'Iran s'engage à limiter ses opérations d'enrichissement d'uranium et à ne pas dépasser le taux de 5 %, ce qui exclut toute utilisation militaire (laquelle nécessite au moins 85 %). Le stock iranien d'uranium enrichi à 20 % sera « neutralisé », une moitié étant « diluée » pour ramener la teneur à 5 %, l'autre moitié servant uniquement à alimenter le réacteur de recherche de Téhéran (TRR) utilisé à des fins médicales. Simultanément, l'Iran « gèle » ses activités à l'usine d'enrichissement de Natanz-1, à Fordow-2 et à la centrale d'Arak-3 (IR-40), et renonce à ouvrir ou construire de nouveaux centres d'enrichissement et à alimenter ses centrifugeuses. Téhéran s'engage à fournir des informations détaillées sur l'ensemble de son programme nucléaire et à permettre l'accès permanent des contrôleurs internationaux à tous les sites, etc., etc., etc. En contrepartie de cela, la « com-munauté internationale » allège ses « sanctions » (ou renonce à les renforcer) et débloque (si l'on en croit l'interprétation des médias) une somme de sept milliards de dollars sur les 100 milliards « confisqués » à l'Iran. Les implications concrètes n'étant pas connues, il est difficile de dire à qui cet accord va profiter. En attendant d'en savoir plus, on ne peut que constater que les ennemis de l'Iran (USA, Grande-Bretagne, France, Allemagne) sont satisfaits des modalités, ce qui indique clairement qu'il ne s'agit en aucun cas d'une « victoire » de Téhéran. La Russie et la Chine, neutres en apparence, parlent également d'accord « historique ». Quant aux Iraniens eux-mêmes, aussi euphoriques que naïfs, ils voient déjà la levée définitive de l'embargo. Ils pourraient bien déchanter avant longtemps. En politique internationale, personne ne fait de cadeau à un pays comme l'Iran... Jusqu'à preuve du contraire, Téhéran se contente ici d'une restitution très limitée de ce qui lui a été volé, et promet « en échange » aux voleurs de renoncer dans les faits à une partie de ses droits en matière d'énergie nucléaire. De plus, les inspecteurs-espions de l'AIEA vont pouvoir se déplacer en toute liberté dans le pays, et si jamais l'Iran s'avise de limiter leurs agissements, le camp israélo-américain aura enfin son casus belli. Les « baratineurs »de Tel Aviv, comme d'habitude, prétendent que la « menace » iranienne reste entière. (à suivre)